2. Les Modalités Du Parcours D’un Formateur

La formation d’un futur animateur ne se différencie pas au départ de celle d’un simple utilisateur de l’outil. Même si certaines personnes ont « le coup de foudre » pour PRH dès leur première session, la plupart du temps le désir d’être formateur naît progressivement. Au fur et à mesure de l’apprivoisement des personnes avec la méthode, au fil des étapes de leur cheminement individuel, elles en viennent à s’interroger sur la possibilité de devenir formateur. A ce stade là, les personnes gèrent leur avancée au coup par coup, choisissant les sessions en fonction de leurs besoins et décidant elles-mêmes du rythme de leur accompagnement individuel

Ensuite, la décision d’entrer en « Formation Personnelle Méthodique » (FPM) survient : cette formation s’adresse à des personnes habituées à fréquenter l’outil PRH et désireuses de se prendre en main de manière autonome et rigoureuse dans tous les secteurs de leur vie. La FPM propose plusieurs moyens pour progresser :

  • un bilan annuel fouillé (se préparant à l’aide d’un guide de formation), qui débouche sur un « plan de formation » établi pour un an en fonction des besoins de la personne. Celle-ci y décide le rythme de ses entretiens individuels et choisit le thème de ses futures sessions. Elle clarifie également ses objectifs d’année et met en place une grille de moyens pour les atteindre ;

  • un accompagnateur de formation, souvent différent de l’accompagnateur individuel, qui « corrige » le bilan et propose deux entretiens annuels pour faire le point avec la personne. Son rôle est d’aider cette dernière à discerner ses objectifs d’année ainsi que les moyens qu’elle choisit. Souvent, l’accompagnateur encourage l’utilisateur à se servir des nombreux « mini-outils individuels » que l’organisme met à leur disposition Ceux-ci sont des séries de TPA regroupées sous des thématiques bien précises et accompagnés d’explications appropriées au domaine d’avancée que la personne a décidé d’explorer.

C’est généralement au bout de deux ans de FPM que les personnes sont tentées par les sessions « d’initiation à la relation d’aide » visant à les introduire à la méthode d’accompagnement PRH. Suite à ces sessions, les utilisateurs motivés par la démarche procèdent à une demande d’entrée en « Formation à la Relation d’Aide » (FRA) qui fait suite à la session du même nom. Le but de celle-ci est d’opérer une première sélection parmi les « candidats » à l’activité d’accompagnateur PRH. Si la demande d’entrée en FRA est acceptée, les personnes suivent alors une formation spécifique de deux ans, tout en commençant à se lancer dans la relation d’aide en tant qu’accompagnateur.

Au terme de ce premier parcours de deux ou trois ans minimum, PRH délivre une attestation de formation pour valider ce cycle « d’apprentissage ».

Plusieurs possibilités se présentent alors :

  • soit les personnes, satisfaites de la formation reçue, vont l’appliquer directement ou indirectement dans différents secteurs professionnels ou personnels ;

  • soit certaines décident de s’engager à PRH dans l’accompagnement bénévole et poursuivent une formation continue à cet effet ;

  • soit enfin elles choisissent de se lancer dans l’animation de sessions et entrent alors en « Plan Cadre ». Celui-ci dure également deux à trois ans minimum. Il est centré sur trois points essentiels :
    • la rencontre approfondie avec PRH interne

    • la préparation à l’animation de sessions

    • une session « ai-je vocation à PRH ? » tendant à déterminer les motivations et le choix final de la personne.

La préparation à l’animation de sessions passe par différentes étapes et par des moyens diversifiés. Les rencontres que l’apprenti formateur fait avec les publics, dans divers types d’activités, sont un terrain privilégié pour tester ses dons et ses compétences. Celui-ci se lance ainsi peu à peu dans l’animation de groupes d’intégration et dans la relation d’aide de façon plus régulière.

Il est supervisé dans ce travail par un formateur qui a pour mission de le guider dans son apprentissage des moyens pédagogiques relatifs à ces deux types d’activité. Au cours de ce tutorat, « l’apprenti  » doit noter régulièrement ses observations dans un cahier afin de pouvoir être jugé dans son évolution en tant que personne aidante (aussi bien dans son utilisation de la méthode pédagogique que dans son acquisition des attitudes fondamentales) . Ce cahier est également le support essentiel des deux ou trois années de FRA.

La personne qui entre en « Plan Cadre » commence également à assister en tant que stagiaire aux sessions, et s’initie tout d’abord à l’animation de la session « qui suis-je ? ». Elle a alors un double rôle d’observateur et de participant. En effet, elle peut animer certaines parties, sous la direction du formateur principal, mais vit également le stage pour elle.

D’autre part, le stagiaire travaille individuellement avec le formateur sur la pédagogie de la session, afin de vérifier ses aptitudes à transmettre celle-ci de façon appropriée, (après en avoir parfaitement intégré le contenu).

Il a souvent besoin de vivre plusieurs fois la session de cette manière avant d’expérimenter sa première animation « en double commande», c’est-à-dire en collaboration étroite avec le formateur chargé de sa supervision. L’animation de cette session sera la preuve matérielle de ses aptitudes au métier de formateur. Certes, il aura déjà eu l’occasion de montrer ses talents et de prouver sa valeur auprès des responsables. En effet, le stagiaire n’est autorisé à animer sa première session que s’il est jugé suffisamment solide et efficace dans ses diverses activités en cours, et au point sur la pédagogie du stage.

Néanmoins cette première confrontation reste un moyen efficace pour évaluer la capacité du stagiaire à gérer à la fois la dynamique d’un groupe durant cinq jours et demi, la progression individuelle des personnes et l’animation pédagogique de la session.

Il arrive ainsi que des personnes ne s’aperçoivent qu’à cette occasion qu’elles ne sont pas faites pour ce type d’animation. D’autres se rendent compte qu’elles n’y sont pas encore tout à fait prêtes et prolongent alors leur temps d’apprentissage.

En revanche, si le stagiaire est jugé apte à l’animation, il reçoit l’agrément lui donnant l’autorisation d’animer cette session particulière, (chaque agrément étant délivré session par session). Le nouveau formateur débute toujours par l’apprentissage de la session « Qui suis-je ? ». Celle-ci réunit en effet tous les thèmes fondamentaux de la pédagogie PRH. Il poursuit ensuite sa formation en se lançant peu à peu dans l’animation d’autres sessions, dont il choisit les thèmes en fonction de ses dons spécifiques et de ses centres d’intérêt. Ainsi, aucun formateur n’anime l’ensemble des sessions existantes (une trentaine !) ; en général, celui-ci peut recevoir l’agrément pour cinq à dix sessions maximum, dans lesquelles il se spécialise de plus en plus.

Comme nous l’avons vu précédemment, la formation d’un formateur PRH ne se termine jamais une fois pour toute. Des temps de formation continue sont prévus chaque année afin d’approfondir la connaissance de la pédagogie. De plus, le « diplôme » de formateur est remis en question tous les trois ans.

Il arrive que des agréments soient retirés à certains formateurs, insuffisamment compétents à un moment donné de leur cheminement. En effet, la progression personnelle de ceux-ci demeure un élément essentiel dans l’évaluation de leurs aptitudes professionnelles.

La formation PRH n’est pas encore considérée comme celle d’une école de psychologie. Les principaux responsables le souhaitent vivement, pour une reconnaissance accrue de leur diplôme spécifique. L’organisme a cependant une identité très particulière : le statut de formateur relève plus de la vocation que d’un simple travail de formateur oeuvrant dans la sphère du développement personnel. C’est pourquoi les compétences requises ont un caractère original, les valeurs du formateur devant rejoindre celles de l’organisme PRH.