3. Les Motivations Personnelles: Hypothèses

Les années de formation furent humainement difficiles pour André ROCHAIS. Il dut d’abord s’arracher à l’environnement dans lequel il baignait depuis son adolescence, celui de la congrégation religieuse, rompre avec celle-ci pour aller au bout d’un appel de Dieu, et enfin partir  « s’enfoncer » à Paris pour étudier dans un cadre où il devenait anonyme et sans responsabilités. Ces difficultés ne le freinèrent pourtant pas dans son avancée et il fit preuve d’une détermination calme mais inébranlable; il sut s’adapter et accepter de recevoir du savoir durant quelques sept années sans avoir la possibilité de transmettre ses connaissances et l’acquis de ses expériences.

Même au cours de ces années d’études, André ROCHAIS demeure intimement convaincu qu’il n’y a pas de distance entre la vie sacerdotale, qui le conduit à proclamer la parole de Dieu à travers les écrits des prophètes et de l’évangile, et sa mission d’éducateur d’adultes.

Il en perçoit au contraire toutes les correspondances et se sent responsable d’éveiller les personnes à leur conscience profonde. Selon André ROCHAIS, celle-ci est d’ailleurs une porte d’entrée possible dans la dimension spirituelle, et permet de mettre en relation chaque individu avec ses propres référents axiologiques.

Pour André ROCHAIS, la conscience est le lieu de référence du bien et du mal. Il croit profondément en la capacité de l’homme de s’ouvrir à une morale universelle inspirée du christiannisme, ce qui rejoint d’ailleurs sa croyance en une dimension transcendante présente en toute personne.

Il a pleinement conscience que son identité de chrétien se révèle aussi bien dans son oeuvre éducative que dans une mission d’Eglise : ‘« Pour André (...) tout être humain a le droit d’être aidé à devenir lui-même, à réussir sa vie, à trouver sa place dans la société pour y donner sa mesure et ainsi être heureux. (...) Tout être humain qui suit sa conscience fait avancer l’humanité »’ 111.

Il est ordonné prêtre en 1958 à Poitiers.

Notes
111.

Andrée LUMEAU, in Courrier PRH, ibid., p. 56.