2. Le Milieu Religieux

Tous les sujets interrogés se disent catholiques sauf deux qui préfèrent se reconnaître de la communauté chrétienne en réaction à l’église catholique et romaine représentée par le pape. Il est frappant de remarquer à quel point une de nos présupposées de départ se révèle infirmée par l’analyse de ces entretiens. Nous pensions en effet que le taux d’utilisateurs chrétiens, catholiques de surcroît, tendait à diminuer au fil des années, PRH s’étant fortement laïcisé en interne (la majorité des formateurs est laïque), et se définissant depuis toujours comme un organisme non confessionnel. De plus, cette idée semblait confirmée par les formateurs PRH avec lesquels nous avions évoqué la question.

Or, notre difficulté à trouver des personnes appartenant à d’autres confessions religieuses ou sans confession religieuse ne peut s’expliquer uniquement par la manière dont nous avons eu accès à cette population.

S’il est incontestable que notre insertion dans des réseaux de personnes engagées à la fois dans PRH et dans des mouvements de chrétiens militants n’a pu que donner une connotation particulière au type de sujets interrogés, nous avons néanmoins rencontré des personnes étrangères à ce réseau qui toutes se sont définies comme chrétiennes ou catholiques.

Nous ne voudrions pas en conclure trop hâtivement que la diffusion de PRH, en France, ne s’effectue que par le bouche à oreille et ne touche finalement qu’une couche privilégiée et très caractérisée de la population. Nous ne disposons pas d’éléments suffisants pour l’affirmer et nous supposons que la récente parution de l’ouvrage collectif²⁰³ « La personne et sa croissance », édité par PRH international, a déjà contribué à sortir PRH du cercle de ses fidèles disciples pour l’ouvrir à un public plus large et ainsi amorcer une phase, annoncée, de sécularisation.

Il n’en demeure pas moins que l’homogénéité de notre population dans son appartenance à une confession religieuse n’est pas insignifiante, et que même si le public PRH en France ne se recrute plus exclusivement dans les milieux catholiques (ayant intégré l’apport des sciences humaines), ceux-ci constituent encore une partie non négligeable du « fonds de commerce » de l’organisme PRH.

L’anthropologie PRH semblerait en effet en bonne adéquation avec l’anthropologie chrétienne et cette méthode, contrairement à la psychanalyse ou aux psychothérapies classiques ne risqueraient pas de remettre en cause les valeurs et les croyances des personnes, bien au contraire. Celles-ci prendraient leur pleine dimension dans une vision d’un homme unifié et sain psychologiquement.

Nous confirmerons cette hypothèse en poursuivant l’analyse des motivations profondes des utilisateurs.