Conclusion Sur La Portée Des Repères Axiologiques

Considérés comme des points de référence, ces différents repères contribuent tous à finaliser le travail pratique de développement personnel proposé par PRH, et à ouvrir des perspectives nouvelles, chargées de multiples significations pour les personnes. Qu’il s’agisse de la conception de l’être, qui postule la nature foncièrement positive de la personne humaine, de la vision de la vocation en tant qu’actualisation, non seulement des compétences, mais des aspirations existentielles (philosophiques, spirituelles...) de l’homme, ou encore de la relation à une transcendance, PRH s’inscrit dans une démarche humaniste, dont les objectifs sont d’ordre divers. Tout d’abord un objectif d’épanouissement de la personne humaine, afin d’aider celle-ci à reconnaître ses différents talents, et à les réaliser dans un projet humain en accord avec ses désirs et valeurs les plus essentiels. Ce but semble le plus évident, et nous avons pu vérifier que la majorité de nos sujets considérait que la formation PRH les avait conduit à mieux appréhender leur identité, et leur avait donné les moyens d’exister d’avantage.

PRH est en outre porté par une visée à long terme de transformation sociétaire : les outils pédagogiques que cette formation propose contribuant à aider les hommes à se former et se déployer, en vue d’une humanisation des rapports humains, et de l’avènement de sociétés centrées sur la personne. Cette vision là ne nie pas son caractère utopiste, mais nos sujets ont reconnu pourtant son efficience, dans la mesure où elle les amène à prendre conscience de leur responsabilité sociale, et à comprendre que leur quête d’épanouissement doit s’accomplir dans un engagement pour et avec d’autres.

Enfin, son dernier objectif, resté plus confidentiel pour ne pas heurter les publics non croyants, est néanmoins d’ordre spirituel ; pour son fondateur en effet, PRH était vu comme un outil pratique permettant aux homme de découvrir le sens de leur existence, et de rentrer en relation véritable avec une force d’amour qui les transcende, et les appelle à l’espérance d’une vie en plénitude. Certains sujets ont d’ailleurs témoigné que le travail d’introspection PRH les avait réellement mis en contact, au plus intime d’eux mêmes, avec une transcendance identifiée, prenant le visage du Dieu de l’évangile :

« Pour moi ça a été important d’introduire une dimension spirituelle dans ma vie, dans l’approche que j’ai de moi même (...) dans quelqu’un qui me dépasse, dont je reçois ma vie. (...) Pour ça je crois que PRH a le mérite d’ouvrir à cette dimension là » (M. 5). ’ ‘ « Elle a été fondamentale pour moi. Il me semble que ça (PRH) a été une pierre pour ma conversion. Je ne sais pas, si je n’avais pas fait PRH... » (M. 18).

Si PRH a un infini respect des croyances et des cultures, il n’en demeure pas moins que sa pédagogie conduit à appréhender cette réalité transcendante, pour qui désire l’approcher et n’en rejette pas totalement l’existence. L’on pourrait objecter, comme l’ont fait certains des sujets interrogés, que cette approche par l’intériorité et le ressenti d’une réalité supérieure reste très limitée et ne doit pas évacuer les mystères de la foi et de la révélation, tels que la théologie chrétienne traditionnelle les définit.

PRH ne défend pas cependant une telle position et ne tend pas délibérément à évacuer les manifestations d’une transcendance extérieure à la personne. Il paraît évident que, pour des chrétiens, la présence de Dieu, immanente à ses créatures, est tout autant perceptible dans des invitations intérieures que dans la relation aux autres, ou les événements extérieurs.

Toutefois, il serait bon que PRH précise à ses utilisateurs que Dieu, (ou toute dimension de transcendance), n’est pas réductible à leur être profond, et ne doit pas être confondu avec lui, ni laisser croire que les sensations profondes sont l’unique vecteur d’une relation intime avec lui.

Si une des finalités de PRH est l’unification de la personne humaine, la dimension de transcendance concoure à cette entreprise, puisque l’homme, selon nos convictions, a une capacité infinie de se modifier, et de découvrir des aspects cachés d’une personnalité en perpétuelle évolution. Comme le dit un des sujets :

« Cette place se justifie parfaitement car c’est une réalité ; elle trouve sa propre justification, en prenant une distance. Effectivement, avec le corps, on touche, là on peut pas toucher (...) C’est une réalité que je vois chez moi et que je n’ai pas encore pas vu chez d’autres » (M. 2).

Il nous a alors semblé opportun de mesurer en quoi cette visée d’unification de la personne, à travers une harmonisation de sa personnalité, était réalisée. En effet, après une évaluation détaillée des facteurs d’influence de PRH, Nous avons émis des hypothèses sur les effets généraux de cette formation, et sur les conséquences pratiques qu’elle a sur ses utilisateurs.

Nous observerons alors comment les différents processus de développement personnel identifiés par PRH (la croissance, la mise en ordre, la guérison) sont vécus par les sujets, et si leur aboutissement est toujours positif. Nous tâcherons également d’analyser si, grâce à PRH, les personnes arrivent à reconstruire une unité existentielle dans leur vie, ou si celle-ci n’est qu’un leurre.