3. La Formation Des Formateurs

La question de la compétence des formateurs ayant été abordée a de nombreuses reprises, nous avons désiré mesurer à quel point les sujets se sentaient concernés par ce problème, et étaient en capacité d’évaluer la qualité de cette formation.

Trois annoncent clairement qu’ils n’ont point d’avis sur la question et se retirent d’emblée du débat. Six d’entre eux pensent que cette formation est globalement satisfaisante, tandis que onze la jugent insuffisante en bien des aspects.

Les six personnes qui la trouvent satisfaisante justifient leur opinion en expliquant que cette formation, très rigoureuse et très longue, exige une grande méthode tout en demandant d’adhérer sans réserve à toute la vision et à tous les concepts PRH :

« Je trouve que c’est un sacré parcours du combattant » (M. 7). ’ ‘ « Elle est très sérieuse, très exigeante, très difficile. Les bilans FRA (Formation à la Relation d’Aide), étaient trop rigides pour moi, il fallait trop rentrer dans un cadre » (M. 14).

En revanche, ceux qui trouvent cette formation insuffisante, proposent quant à eux trois sortes de réponses pour justifier leur point de vue.

Dix sujets jugent que cette formation est insuffisante car très fermée sur ses propres méthodes, ne s’ouvrant pas à des connaissances psychologiques générales ainsi qu’à d’autres courants qui pourraient enrichir l’outil comme la vision anthropologique de PRH :

« Elle peut manquer d’ouverture. Il semblerait que les formateurs devraient avoir certains apports, certaines connaissances de phénomènes psychologiques importants, je pense au transfert entre autres, aussi s’ouvrir à des courants de pensée philosophiques, anthropologiques, il me semble que la seule intégration de l’outil PRH ne suffit pas à faire un bon formateur compétent et ouvert. Je pense qu’il y a un minimum de connaissances indispensables, pour avoir une largeur d’esprit, une capacité d’analyse, un esprit critique suffisant » (M. 15).

Trois autres réitèrent le constat déjà fait auparavant concernant le manque de performance des formateurs PRH dans la relation d’aide individuelle, se trouvant ainsi limités dans leur approche thérapeutique : 

«  Peut-être la formation à la relation d’aide, la façon de mener les accompagnements » (M. 16).

Enfin, une personne fait observer que cette formation n’est pas accessible à des femmes mariées avec enfants, dans la mesure où les modules proposés ne sont pas adaptés aux contraintes matérielles de cette population particulière :

« Il y a une telle exigence que (...) j’ai l’impression qu’il n’y a pas de femmes mariées avec des enfants qui peuvent devenir formatrices » (M. 3).