Chapitre I 
la Personne, Fondement D’une Philosophie De L’education

I. Le Concept De Personne 

Comme le définit MARITAIN au début de son ouvrage, Pour une philosophie de l’éducation, avant de pouvoir éduquer, il faut au préalable s’intéresser à ce qui va être éduqué, à savoir l’être humain. Si dans cet ouvrage l’auteur s’attache en priorité à distinguer les principes d’une éthique éducative de la jeunesse, sa réflexion anthropologique d’ordre philosophique s’applique à tout acte de formation, visant tout type de population (enfants, adolescents, adultes...). C’est pourquoi les analyses de MARITAIN peuvent parfaitement s’appliquer à PRH, formation pédagogique marquée par des valeurs et des finalités déterminées.

Si à PRH la nécessité première est de « devenir ce que nous sommes »286, selon l’affirmation de MARITAIN citant Pindare, il importe de définir philosophiquement ce concept de personne, dont l’appréhension nous dévoilera déjà nombre de finalités et de normes éducatives, en vertu desquelles une anthropologie d’inspiration personnaliste pourra être dégagée.

Qui donc est l’homme pour que, de sa naissance à sa mort , il éprouve le besoin d’être conduit hors de lui même par un autre, afin d’être peu à peu amené à l’élaboration des contours d’une identité en perpétuelle devenir, à l’affirmation de sa liberté, et au déploiement de sa puissance au coeur du monde et des relations humaines ?

Quels sont les sources et les fondements de cette notion de personne à PRH, et en quoi la philosophie de MARITAIN et de MOUNIER nous éclaire-t-elle sur la vision de l’homme qui porte les pratiques de cette formation ?

Notes
286.

J. MARITAIN, Pour une philosophie de l’éducation, op. cit. p. 17.