C. La Contemplation, Vertu Nécessaire De L’éducateur Et De L’éduqué

Si MARITAIN et MOUNIER évoquent dans leur hiérarchie des valeurs la ‘« primauté du spirituel »’ , ils donnent une grande importance à la dimension contemplative du sujet au sein du processus éducatif. Nécessaire pour l’éducateur elle est aussi moyen de connaissance et d’apprentissage du devenir de l’homme en général. Nous pouvons ici faire l’analogie avec la pédagogie du temps d’être à PRH, définie comme ‘« un temps de repos avec soi-même pour goûter le tranquille bonheur d’être soi et d’être habité de vie »’ ³⁸⁵. Celui-ci permet de se poser dans le positif de soi-même et de s’imprégner de cette réalité essentielle de la personne afin d’en découvrir les multiples facettes.

Toutefois, l’attitude de contemplation décrite par nos deux philosophes ne peut se satisfaire de cette définition trop pragmatique à force d’être consensuelle.

Comment s’établit ce double mouvement ?

Le postulat qui engendre cette attitude est le suivant : ‘« l’acte d’amour est la plus forte certitude de l’homme, le cogito existentiel irréfutable : j’aime, donc l’être est, et la vie vaut (la peine d’être vécue) »’ ³⁸⁶.

Etre amour, devenir un ostensoir vivant de bonté et de générosité est l’exercice premier de l’éducateur envers lui-même, essentiel si il veut devenir digne d’être pris comme modèle d’identité et d’action.

L’éducateur doit d’abord lui-même rentrer dans cette contemplation de l’amour divin ou des vérités métaphysiques par la prière et le recueillement. La prière est cet état particulier d’attention à soi, un moment privilégié de prise de conscience du mystère de l’existence et de l’être (ceci dans son caractère contemplatif)³⁸⁷.