2. Les Fruits De La Contemplation

En ce qui concerne l’épanouissement même de la personne, cette contemplation favorisera sa capacité de réflexion, son ‘« intellect spéculatif »’ supérieur à ‘« l’intellect pratique »’ selon MARITAIN. En effet, le premier ‘« qui connaît pour l’amour de connaître »’ est ‘«  plus adapté au spirituel chez l’homme que l’intellect pratique qui connaît pour agir »’ 392.

Nous reconnaissons là encore, la place accordée à l’éclosion des qualités intellectuelles et spirituelles. MARITAIN reprend ici la pensée d’Aristote qui ‘« avait raison de penser que la contemplation est en elle-même meilleure que l’action, et plus adaptée à ce qu’il y a de spirituel en l’homme »’ 393.

Le miracle de la contemplation semble justement résider dans cette facilité d’ouvrir l’être à l’altérité et de le porter à l’action. La contemplation qui s’enracine dans l’amour porte forcément à agir et à se donner au monde et aux autres.

La réussite de cette action, le don de soi à autrui par le travail, est un des buts de l’éducation ; car celle-ci ‘« dans son oeuvre finale et la plus élevée tend à développer la capacité contemplative de l’esprit humain . Si elle tend à un tel objet, ce n’est pas afin que l’esprit s’arrête dans l’acte de connaître et de contempler, ni qu’il subordonne la connaissance et la contemplation à l’action, mais c’est afin qu’une fois que l’homme aura atteint le stade où l’harmonie de ses énergies intérieures est portée à son plein achèvement, son action sur le monde et sur la communauté humaine, et son pouvoir créateur au service de ses frères puissent surabonder de son contact contemplatif avec la réalité, avec les réalités visibles et avec les réalités invisibles au milieu desquelles il vit et il se meut »’ 394.

Par la contemplation l’être intensifie sa présence au monde, aux autres et s’ouvre au mystère de la création. La personne trouve dans l’activité contemplative le moteur de toute autre action, donc de l’amour.

Notes
392.

J. MARITAIN, Pour une Philosophie de l’Education, op. cit., p. 132.

393.

J. MARITAIN, ibid., p. 132.

394.

J. MARITAIN, Pour une Philosophie de l’Education, op. cit., p. 132.