Le self-government

Ainsi Neill, dans une conférence très remarquée mais aussi très controversée plaide avec persuasion pour l'abolition pure et simple de toute autorité qui irait par définition à l'encontre de ce qui est naturel et bon. Un point de départ : la nature est bonne31 et ne peut générer que du bonheur. A partir de là, Neill affirme que tout ce qui s'oppose à la nature est nuisible et néfaste, et ne peut engendrer que mal et malheur. L'homme qui peut vivre naturellement sera donc heureux et bon. L'homme heureux est celui qui a pu, étant enfant, laisser s'exprimer les forces essentielles qu'il a reçues de Dieu. Une intervention extérieure dans l'exercice de la faculté créatrice en l'enfant est le seul véritable danger que courent l'individu comme la race. Chez Neill, les notions de nature, de bonté et de bonheur sont englobées en un seul et unique concept, le bien. Il n'y aura donc pas de bonne éducation si ce n'est celle qui se "renie" elle-même dans le respect intégral de la nature en l'enfant par l'introduction d'une permissivité toute "neuve", celle du self-government32.

Notes
31.

« All I know is that the child brings his life-force with him. If you like he brings it from God, and since the libido comes from God the child is born good. Original sin does not exist » (« The abolition of authority » in The creative self-expression of the child, op. cit., p. 64).

32.

« I want to see a completely self-governing school » (id., p. 65).