Les risques d'une éducation traditionnelle

D'une manière entendue, il apparaît que la seule véritable éducation est celle qui préserve le potentiel en l'enfant. Une constante : ce potentiel est bon. Mais des variantes non négligeables sur la valeur de ce potentiel et sur les implications pédagogiques consécutives commencent dès Calais à se profiler. Pour Neill, nous l'avons vu, ce potentiel ne peut être que bon et seul celui qui ne peut pas vivre selon sa nature devient mauvais. En conséquence, le risque majeur provient de l'éducation autoritaire. Pour Decroly, le risque est plutôt de séparer l'enfant de son milieu. Au contraire, ce milieu devient éducatif et capable d'orienter les besoins de l'enfant. Enfin, Ferrière établit l'unique en chaque enfant en soulignant le danger d'une éducation qui ne libérerait pas la personnalité supérieure de l'enfant, celle des écoles publiques où les enfants ‘« sont écrasés par un autoritarisme mal compris »’ 37. Ferrière revendique une véritable autorité nécessaire mais bénéfique à l'enfant, celle qui émane de la personnalité même de l'éducateur.

Notes
37.

« L'Ecole Active » in The creative self-expression of the child, op. cit., p. 95.