Neill : laisser s'exprimer la nature

A Calais, Neill fait l'apologie du self-government et ce sujet n'en finira pas rebondir dans les articles à venir de Pour l'ère nouvelle. Une confiance inébranlable dans la nature bonne de l'enfant est sans doute le possible présupposé de ce choix pédagogique. Car s'il s'agit de ne pas intervenir pour ne pas mal agir, c'est avant tout pour ne pas entraver la libre expression de l'enfant. Neill rejette à ce point toute justification à l'autorité qu'il nie tout bien-fondé à l'éducation morale, du commandement autoritaire à la simple suggestion, puisque l'enfant qui peut vivre selon sa libido, autrement dit sa "force de vie", sera heureux et par conséquent, naturellement moral38. Neill pousse très loin le postulat de la bonté naturelle, c'est pourquoi il ne peut que réfuter tout mobile à l'intervention de l'éducateur... Tout est bien sortant des mains du créateur apparaît en filigrane de la pensée pédagogique de Neill.

Notes
38.

« I refuse to teach morality for the simple reason that every child is moral » (« The abolition of authority » in The creative self-expression of the child, op. cit., p. 64).