Chapitre II
Montreux en 1923, L'Ecole active et l'esprit de service

Calais a vu la naissance de la Ligue, Montreux en sera la consolidation. Ainsi, d'une petite centaine de participants en 1921, le public présent au congrès de 1923 atteindra le nombre de deux cent cinquante personnes, à la grande satisfaction des organisateurs. C'est la preuve effective de l'extension du mouvement, de la propagation des idées de la Ligue et surtout du bien-fondé de sa création... ‘« Cette création, devait-elle obtenir quelque succès ? Les faits ont parlé : le succès fut inespéré. C'est donc que ce groupement répondait à un besoin »’ 57. C'est en ces termes que Ferrière inaugure le congrès de Montreux.

L'objectif de ce congrès est triple : faire se rencontrer les praticiens de l'Education nouvelle et diffuser leurs expériences d'écoles nouvelles, se définir une philosophie commune - un "esprit" -, et enfin, donner la parole aux psychologues tels que Coué, Baudouin, Jung, à orientation psychanalytique. Car cette "éducation nouvelle" ne se réalisera pas sans les praticiens de l'éducation, ne se fondera pas sans les théoriciens de l'éducation, et ne survivra pas sans une extension aux écoles publiques. La participation commune de praticiens et de théoriciens aux congrès de la Ligue fera l'objet d'un souci constant pour ses organisateurs qui veulent ainsi établir une pratique réelle d'Education nouvelle fondée sur des conceptions scientifiques de l'éducation, le plus souvent psychologiques. L'éditorial de Pour l'ère nouvelle qui suivra le congrès de Montreux rapporte ainsi que : ‘« Nos correspondants admirent, dans cette manifestation de vitalité spirituelle de notre Ligue, l'union étroite entre la théorie et la pratique »’ 58.

Notes
57.

« Discours d'inauguration », P.E.N., n°8, octobre 1923, p. 73.

58.

« Notre Ligue », P.E.N., n°9, janvier 1924, p. 1.