Si le self-government ne reçoit plus l'assentiment majeur, quel est alors le moyen d'éduquer la liberté de l'enfant, libération qui demeure le "signe de reconnaissance" de l'Education nouvelle ?
Lombardo-Radice185 veut rectifier certaines erreurs sur l'idée de liberté de l'enfant, qui lui semblent dangereuses. ‘« On abuse tellement du mot ’ ‘liberté’ ‘ de l'enfant »’ 186 qu'on en oublie la nécessaire étape de subordination qui introduit à la liberté. Avant d'être libre, l'enfant doit être dépendant de l'adulte, du maître. C'est pourquoi, ‘« Les républiques d'enfants, comme on les appelle, sont des créations artificielles si l'adulte prétend s'abstenir de toute intervention, détruisant ainsi ou diminuant la spontanéité de l'enfant qui tient beaucoup au voisinage, à l'exemple, à la collaboration et à la critique de l'adulte, de cet adulte vers qui tend son rêve et son but »’ 187. L'enfant a besoin de l'exemple de l'adulte devant lui pour ne pas demeurer esclave de son « enfantilisme ». Attention aux superstitions pédagogiques : la « superstition magistrale » qui ne laisse aucune initiative à l'enfant et à l'inverse la « superstition libérale »188... L'Education nouvelle doit les exclure toutes les deux en préférant la ‘« rencontre des deux spontanéités : celle de l'élève et celle du maître »’ 189. Une notion de spontanéité qui a ici beaucoup à voir avec cette liberté.
Professeur de pédagogie à l'Institut Royal Supérieur du Magistère de Rome, représentant de la Ligue pour l'Italie.
« La liberté véritable et la fausse liberté en éducation », P.E.N., n°31, septembre-octobre 1927, p. 181.
Ibid.
Id., p. 182.
Ibid.