Les mouvements de jeunesse : la médiation de l'action

Bartholdi, ancien président du Mouvement de la Jeunesse de Suisse Romande, explique que ce mouvement est né de la mobilisation "spontanée" de jeunes pour organiser des collectes face à une situation de détresse survenue à Vienne en 1920. La caractéristique principale de cette action réside dans la totale absence de toute tutelle adulte, ce « qui est une grande force »253. Bartholdi conclut à la "puissance pédagogique" du contact avec la misère, ‘« c'est important pour arriver à une plus grande compréhension sociale, pour développer le sens de la responsabilité morale »’ 254.

C'est de façon anecdotique que Bertier, président des Eclaireurs de France, parle de l'éducation morale dans le mouvement du scoutisme. Elle y est cependant primordiale et il ne voit que des convergences entre l'Education nouvelle et le scoutisme : ‘« le service social et finalement la paix entre les hommes sont, chez les scouts comme ici, les buts de l'éducation morale »’ 255. Service social qui n'est absolument pas imposé à l'enfant puisqu'il est adapté à ses besoins et à ses intérêts, qui suit des principes identiques à ceux de l'Ecole active : ‘« l'habitude de l'effort et l'amour de l'action »’ 256.

Deux mouvements similaires qui veulent mobiliser l'action morale par le service, dans le premier, les enfants sont mis en situation "d'agir contre" une situation sociale jugée inadmissible, dans le second, l'action morale et sociale doit contribuer à "agir pour" la formation du caractère chez l'enfant.

Notes
253.

« Le mouvement de la Jeunesse Suisse Romande », P.E.N., n°55, février 1930, p. 64.

254.

Id., p. 65.

255.

« L'école nouvelle en face des programmes et des examens officiels », P.E.N., n°53, décembre 1929, p. 294.

256.

Id., p. 297.