Katzaroff : la médiation du maître

Pour comprendre ce qu'est le rôle "médiateur" du maître, il faut partir des deux postulats de l'Education nouvelle dont le premier dit que le développement de l'enfant dépend du processus d'adaptation active de son « être spirituel »257 à son milieu, et que par conséquent l'éducation réside dans ‘« toute l'influence spirituelle indépendamment de son origine, de son contenu et de la manière dont elle s'exerce »’ 258 sur l'enfant. L'éducation s'opère par une sorte de transmission spirituelle et à double sens entre l'enfant et son milieu. A partir de là, Katzaroff considère le maître comme pouvant faire partie du milieu spirituel de l'enfant, il est ‘« l'intermédiaire de ces forces éducatives de la vie »’ 259. Sans oublier que l'enfant "s'autoéduque", le maître doit donc se défaire d'une double illusion, celle de sa toute-puissance et celle de la toute-puissance de sa méthode. Mais tout dépend de ses qualités professionnelles, de l'importance de sa culture. D'une certaine manière, pour Katzaroff, le maître n'enseigne que ce qu'il est, et l'on perçoit toute la portée d'une telle conception en matière d'éducation morale. ‘« Pour cela il doit être un esprit profondément religieux, dans le sens le plus large du mot, considérant comme tâche principale de la vie l'effort incessant vers une perfection morale toujours grandissante »’ 260.

Notes
257.

« Qualités indispensables au maître », P.E.N., n°55, février 1930, p. 34.

258.

Ibid.

259.

Id., p. 35.

260.

Id., p. 36.