Un problème nouveau : l'individu dans son milieu

A Elseneur, le postulat de départ sur la nature de l'enfant faite d'énergies créatrices n'est pas remis en question : l'enfant demeure un potentiel à développer. Mais, petit à petit, l'Education nouvelle évolue vers une conception mitigée de cette nature. Le développement de l'individu reste le but de l'éducation, mais ce développement ne peut plus se réaliser sans l'action du milieu261. L'école ne peut pas seulement se préoccuper de l'individu, elle est aussi une oeuvre sociale : l'éducation doit parvenir à mobiliser les forces actives de l'individu pour son milieu262. La remise en question se situe donc dans l'idée d'un développement uniquement spontané et naturel, qui fut source de malentendus à Heidelberg, et qui, poussé à l'extrême, montre l'inutilité de l'éducation... Développement naturel et développement social ne s'opposent plus forcément, ne sont plus au service l'un de l'autre, par exemple en éducation morale, mais sont en interdépendance.

Notes
261.

Id., p. 34.

262.

H. Radlinska, « L'école et les oeuvres sociales », art. cit., p. 31.