Organiser la culture du travail

Wallon franchit le pas idéologique dans sa tentative à Nice de démontrer que la transformation du monde par l'éducation est possible autrement, dans la diffusion de la seule culture qui unit, celle qui se construit par le travail et la profession. L'exemple communiste est là pour le démontrer. ‘« En Russie, on a opéré le renversement (...) qui consisterait à faire du métier, de la profession le point de départ de la culture »’ 570. Wallon explique aux tenants de l'Education nouvelle que les options de l'U.R.S.S. ne sont pas si éloignées de celles de la Ligue. L'ambition soviétique n'est-elle pas aussi dans l'édification d'une « ère nouvelle »571 ? Les écoles du travail n'emploient-elles pas des méthodes proches de celles de l'Ecole Active ? Wallon expose ainsi comment les options marxistes font d'une école basée sur le travail, un élément complètement intégré à la société et en même temps un système intégrateur de chaque individu dans la société. Il est alors inutile de chercher à fonder l'unité entre les hommes, puisque celle-ci est inhérente à l'organisation d'une culture basée sur le travail. Il s'agit d'instaurer un nouvel ordre social universalisant en lui-même et capable de gommer tous les conflits.

Notes
570.

« Culture générale et orientation professionnelle », art. cit., p. 250.

571.

Id., p. 251.