B. Conséquences pour l'éducation morale

On le voit, la solution que préconise Wallon est en totale opposition avec celle jusqu'alors adoptée par les tenants de l'Education nouvelle, celle d'une libération des énergies individuelles. A partir de 1939, le renversement est entier, Wallon dit explicitement qu' ‘« il faut envisager dans l'enfant d'aujourd'hui l'adulte de demain »’ 583. Une phrase qui n'est pas sans rappeler ce que disait le pédagogue américain Dewey : ‘« Nous devons envisager l'enfant comme membre de la société, et cela au sens le plus large, et exiger que l'école le rende capable de comprendre sa dépendance à l'égard de la société et d'accepter cette solidarité »’ 584. Ces déclarations sont significatives de l'évolution progressive que connaît le mouvement depuis le congrès de Nice mais surtout d'une transformation plus radicale des principes initiateurs de la Ligue quand Ferrière déclarait après le congrès de Calais : ‘« Que savons-nous, nous, adultes, des besoins de sa personnalité profonde ? Qui nous confère le droit d'intervenir de façon arbitraire, de rogner par ci, d'ajouter par là ? »’ 585.

Notes
583.

Id., p. 192.

584.

L'école et l'enfant, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1947, p. 135.

585.

« Pour l'ère nouvelle », P.E.N., n°1, janvier 1922, p. 2.