2. Bonté naturelle et place du mal

Quelle est la place du mal dans les systèmes de l'Education nouvelle ? Bien souvent il peut s'expliquer, il est une aberration de la nature, il est l'effet des circonstances extérieures, mais jamais l'action délibérée d'un enfant éduqué selon les principes de l'Education nouvelle. Le mal est nié en tant que volonté individuelle. L'erreur ne peut pas être une production de la nature, c'est la conviction de l'américain Wright1028 que la rédaction de Pour l'ère nouvelle présente dans un article où il est dit qu' ‘« il ne croit pas qu'il y ait une racine de laquelle la nature fasse pousser le mal »’ 1029. C'est à nouveau formulé le fondement principal sur lequel s'est construit tout le mouvement d'Education nouvelle.

Une explication ? Les pédagogues nouveaux rejettent la disharmonie, la division, la confusion, qu'elle provienne de la nature humaine ou de la société. Ils étaient les "hygiénistes" du développement enfantin, ils étaient les "combattants" pour la paix et le progrès social. L'important est d'être unifié en soi-même, et unis dans la société. Cependant, suffit-il d'épanouir toutes les potentialités de l'enfant pour qu'il devienne une personne morale ? Suffit-il de réaliser une belle communauté dans l'école pour obtenir des enfants moraux ?

Notes
1028.

J. F. Wright est le fondateur du mouvement des Pathfinders of America, autrement dit les "Chercheurs de Voies" d'Amérique, qui se disent psychologues de la conduite ou « missionnaires laïques de la science appliquée au caractère ». Ils sont accueillis dans les écoles et les prisons comme des « agents de la délivrance intérieure », ils y font des allocutions collectives, et suscitent le plus souvent « des confessions volontaires, des demandes de conseils et de secours » (d'après La rédaction, « Les "Pathfinders of America" », P.E.N., n°36, mars 1928, p. 52).

1029.

Id., p. 53.