1. La liberté, essence de la morale selon Kant

Assurément, la pensée existentialiste radicalisera plus profondément encore que ne l'a fait Kant la distance entre les concepts de nature et de liberté en réfutant toute idée d'une nature humaine, car nous sommes tous ‘« condamnés à être libres »’, disait Sartre... Mais il y a dans l'existentialisme un refus du sujet moral qui n'appartient pas au kantisme. Kant distingue au contraire deux ordres de réalités, d'une part celui des phénomènes dans lequel il n'y a pas de libre-arbitre possible, d'autre part, celui des noumènes qui est celui du libre-arbitre. L'ordre des phénomènes est celui de la nature, tout s'y enchaîne selon la causalité. L'ordre des noumènes est au contraire celui de la raison pratique qui postule la liberté.