Chapitre 2. Etudier le bal en France

2-1 Richesses et limites de l’information disponible

Cela nous amène à évoquer les sources d'information. Le problème majeur tient dans la modicité des études. On vient de voir que la musique populaire est étudiée par les géographes anglo-saxons 85 ; mais le thème reste imprécis et le bal plus rare que chez nous n’a jusqu’à présent pas intéressé les chercheurs.

En France, le bal n'est pas très valorisant, ni valorisé et donc négligé. Aucune étude globale du phénomène n'existe ; cela a imposé de s’en charger et d’élargir le champ de l’étude, initialement orientée vers les seuls problèmes d’identité spatiale. Cela explique ainsi la longueur de certaines présentations, par exemple en matière d’économie, qui peuvent parfois sembler loin du sujet abordé mais se justifient par la nécessité de traiter la totalité de la question afin de pouvoir s’appuyer dessus lors de développements ultérieurs.

Par ailleurs, les rares études existantes, pourtant très précises, sont parfois anciennes. Heureusement, jusqu’à présent les comportements n'évoluaient que lentement et des données vieilles de vingt ans pouvaient généralement se révéler très correctes.Hélas ! il semble que le bal, fidèle reflet de la société, connaisse aujourd’hui une mutation extrêmement rapide qu’il est souvent possible de percevoir en comparant des données de 1991 à d’autres de 1995 : dans un tel domaine, on peut parler de révolution. Ces études risquent donc de se trouver rapidement dépassées, surtout si elles s‘intéressent à une région au comportement très spécifique.

Il est donc nécessaire de revenir systématiquement aux données de base. Contre toute attente, ces données sont assez nombreuses mais le principal problème tient à leur adéquation aux problèmes que nous nous posons. Comme les enquêtes sont généralement faites à d'autres fins, elles ne consacrent qu'une place très limitée à notre bal. Leur définition n’est pas toujours exactement celle que nous aimerions trouver : bals ouverts, bals clos... Il n’empêche qu’on trouve des éléments approchants d’une grande richesse.

On peut classer ces sources d’informations en trois groupes :

  • les données statistiques officielles, essentiellement celles du Ministère de la Culture et de l’INSEE : faussement rares mais imprécises par la définition variable de l’objet à décrire (danse, bal, sorties...). Surtout l’absence de précision quant à la localisation et les différences de comportements se révèle parfois gênantes lorsqu’il s’agit de porter un regard plus précis sur ces attitudes. Mais ce n’est pas l’objectif de données nationales.
  • les données statistiques de la SACEM : très riches et de grande qualité car presqu’exhaustives. A ce titre, leur exploitation est à la base de l’étude.
  • les informations tirées d’enquêtes effectuées dans le cadre de cette recherche : très partielles mais extrêmement précises puisqu’elles correspondent au questionnement de l’étude. Elles fournissent un complément essentiel sur certains points.

Mais avant de s’intéresser à elles, on va commencer par dépouiller les études disponibles.

Notes
85.

KONG, Lily. Op. cit.