Chapitre 4. Peut-on vraiment considérer le bal comme un loisir?

A la suite des réserves et limites déjà évoquées, il semble que le bal est plus une pratique identitaire qu'un loisir. Il répond en effet surtout à une logique collective qui s'oppose à une des principales caractéristiques actuelles du loisir: la personnalisation et l'individualisme à l'intérieur d'un cadre où la massification est la règle. Mais le bal évolue et s’en rapproche de plus en plus.

Second élément: l'antériorité historique. Le temps libre et les loisirs correspondent à un certain type de société et surtout d'organisation socio-économique et n'apparaissent donc qu'au XVIII e siècle. Au contraire, le bal est ancien et s'est adapté à chacune des sociétés qu'il a connu mais avec toujours un temps de retard. Le but de cette étude est d'ailleurs d'étudier l'adaptation aux changements actuels.

Enfin, le bal ne répond pas aux logiques constitutrices du loisir-temps libre, liées aux valeurs apparues avec la révolution industrielle, qui forment souvent contrepoint du travail. Cette définition du loisir, où plutôt des loisirs, procède par élimination: nous allons voir que le bal s'accorde mal à la plupart des aspects qui les caractérisent.