1-8 Bal en déclin mais toujours dominant

Au delà du recul constaté dans les paragraphes précédents, deux faits majeurs sont à signaler: tout d’abord, malgré une érosion parfois rapide, ce type de bals reste nettement dominant dans l’ensemble des fêtes dansantes pour une grande part du pays: près de deux bals sur trois sont encore des bals publics traditionnels. D’autre part, à l’observation, ces comportements apparaissent très régionalisés.

La carte 24 est remarquable par son objet comme pour ses contrastes. En effet, parce qu’elle met nettement en valeur des comportements et des pratiques sur un des marqueurs majeurs de l’étude, cette carte est importante dans une perspective ethno-géographique. On retrouve la nette caractérisation de grands ensembles régionaux qu’on vient d’évoquer. Les seuils introduits à la cartographie sont explicites:

Carte 24. Le bal public est toujours nettement dominant
Carte 24. Le bal public est toujours nettement dominant

Une évolution paradoxale se dessine en effet si on s’intéresse à l’évolution qu’a connu le marqueur précédent entre 1991 et 1995 (carte 25).

On retrouve le recul déjà évoqué: même lorsque le nombre de bals publics a augmenté (carte 24) cela n’empêche pas toujours un recul de son importance (Strasbourg, Arras, Besançon, Saint-Etienne). Les cas inverses restent rares (Nantes, Caen). Mais s’opposent des mouvements contradictoires de rattrapage et de renforcement:

Carte 25. Des pratiques divergentes
Carte 25. Des pratiques divergentes

Le recul le plus important du bal traditionnel a cependant lieu dans les régions où ce type de bals était déjà moins fréquent: c’est très net pour tout l’ouest du bassin parisien où en 1991 on avait déjà des taux très faibles: Rouen, Chartres, Blois, Alençon, Le Mans mais valable aussi pour Boulogne ou Dijon. Dans l’ensemble, le recul est plus net dans tout le nord à l’exception de la région parisienne. Au sud, les mêmes phénomènes mais inversés s’observent notamment à Gap et Perpignan.

Il se confirme que ce mouvement de concentration est donc bien une caractéristique des régions du sud. Au nord, c’est plus souvent une substitution et les différences entre les deux s’accroissent. Comportements régionalisés ou modernisation progressive? La question reste donc ouverte. Il est certain que, malgré la rapidité de l’évolution, sans savoir non plus si elle perdurera, l’uniformisation des comportements entre nord et sud ne semble pas pour demain. Le rôle croissant du repas dansant apparaît donc en permanence en creux derrière l’étude du bal public. Il n’en est pourtant pas l’exact contrepoint; il s’en démarque parfois nettement et n’est souvent pas plus simple à définir.

Notes
488.

Mais la situation y est inversée en 1997 (+78%) après une progression de 21% entre 1991 et 1995.