2-7 Un bal en progrès

Le repas dansant se porte bien. C’est surtout valable si on s’intéresse à l’évolution récente du nombre de séances. La crise du bal ne l’a pas touché: de 1991 à 1995, son nombre total se maintient quand les bals publics enregistrent un recul très net.

Depuis, la reprise de l’activité, ces deux dernières années, lui a profité en priorité: de 1995 à 1995, la SACEM enregistre un gain de 7000 séances soit une progression annuelle qui oscille entre 4 et 8%. Deux situations sont possibles (tableau 11). Dans les régions moins touchées par la crise comme celle de Rennes, le repas dansant stagne en 1991 et 1995 et enregistre depuis des gains annuels conséquents (+10,8% en 1997) quand le bal public stagne (+0,19%) après une crise sévère (-14,2%). Pour la région d’Aix-Marseille, plus sévèrement touchée, on constate de 1991 à 1997 un recul de 2% du bal public, largement compensé par l’évolution très positive des repas dansants (+17%).

Tableau 11. L’importance des variations dans deux régions
Rennes 91-95 95-96 96-97 91-97
Repas dansants +0,325 +3,55 +10,8 14,20
Bals publics -14,2 +1,77 +0,19 -11,92
Aix 91-95   95-97 91-97
Repas dansants -19,28   +30,19 +16,73
Bals publics -25,21   +18,56 -1,97

Source: SACEM, délégations régionales, 97

Le détail de ces chiffres montre l’extrême réactivité de l’activité, à l’encontre de l’idée d’un bal figé et immuable; les variations sont importantes et rapides. On peut parler de volatilité si on s’intéresse aux délégations elles-mêmes: une hausse de 35% en un an à Brest ou de 45% en deux ans à Saint-Raphaël, il est vrai avec un nombre de séances assez réduit. Même des délégations importantes comme Nantes ou Aix-en-Provence connaissent pourtant des variations significatives, à la hausse comme à la baisse.

Si on s’intéresse à la localisation de ces gains entre 1991 et 1995, on s’aperçoit qu’ils sont assez régulièrement répartis (carte 30). Cependant, comme en ce qui concerne les hausses de perception, souvent dans les mêmes délégations, on peut distinguer plusieurs comportements.

Carte 30. Un bal en progrès: le repas dansant
Carte 30. Un bal en progrès: le repas dansant

Un effet de rattrapage dans les délégations de faible fréquence: c’est le cas à Toulouse, Montpellier ou Marseille, mais aussi Lorient. Cependant ce phénomène reste relativement limité, souvent dans des délégations les moins pratiquantes. Mieux, on retrouve bon nombre d’entre elles parmi les délégations qui stagnent ou reculent: Perpignan, Nîmes, Nice, Evry, Saint-Gratien, la basse vallée de la Loire. On l’a compris, ce mouvement de rattrapage ne doit pas être exagéré.

Surtout, ces reculs sont à rapprocher de la principale cause de progression: le renforcement de régions entières déjà très concernées par les repas dansants. Dans ce cas, les progression sont particulièrement significatives: n’oublions pas (carte 31) que, calculées en pourcentage sur des totaux déjà élevés, elles représentent des gains bien plus spectaculaires que les progrès signalés dans le paragraphe précédent. Sont particulièrement concernées quatre zones déjà mises en exergue: le nord-est, le nord et l’ouest intérieur, surtout en Normandie et, bien moins net, l’Aquitaine au sud.

Carte 31. Les variations du nombre de repas dansants entre 1991 et 95
Carte 31. Les variations du nombre de repas dansants entre 1991 et 95

Il est finalement difficile de trouver des délégations fortes pratiquantes en recul: Poitiers et, dans une moindre mesure, la Manche font figure d’exception. On peut donc bien conclure au renforcement de particularismes: si le repas dansant n’est pas encore vraiment un bal du nord, il semble le devenir. Selon les cas, les progrès concernent les deux repas dansants mais plus souvent le type urbain. Il se renforce moins dans les plus grandes agglomérations que dans les régions irriguées par des semis de villes moyennes nombreuses: Nord, nord-est, Rhône-Alpes, Haute-Normandie). Au sud et dans l’ouest, surtout dans les zones où l’urbanisation est la moins dense, le deuxième type, plus rural, domine nettement. Mais les deux peuvent se combiner ainsi dans les délégations de Valence ou Clermont.