4e partie. Les territoires du bal

Depuis le début de cette étude se dégagent avec plus ou moins de régularité certaines constantes spatiales. Il importe maintenant d’en tenter une synthèse. Elle s’efforce en deux temps, économique puis général, de délimiter quelques ensembles régionaux aux caractéristiques proches.

Mais la définition des régions serait secondaire si elle n’était complétée par une tentative d’explication de cette diversité. L’analyse s’intéresse tout d’abord à certains facteurs liés au bal: le rôle de la musique, de l’infrastructure festive, de la recherche du conjoint, de l’éducation. Ceux-ci nous renvoient pourtant eux-mêmes à une diversité régionale des comportements; s’agit-il de ces territoires culturels revendiqués par certains régionalismes ?

Il faut donc confronter ces régions du bal à des constantes: la découverte de la diversité régionale n’est pas une nouveauté; les régions historiques, les oppositions nord-sud, droite-gauche, catholiques-laïques peuvent-elles expliquer la diversité du bal ?

A moins qu’il soit nécessaire de remettre en cause la pertinence de cette idée de région et évoquer plutôt des comportements liés aux différents milieux de vie. Si la distinction marquée entre ville-centre, périurbain et rural est souvent évoquée dans cette étude, n’est-ce pas d’abord par la médiation d’intermédiaires, de passeurs, les organisateurs en particulier, dont l’importance ne cesse d’apparaître comme essentielle ?

Cette personnalisation amène alors à aborder la question à une échelle plus précise, le local. C’est-là que le bal joue un rôle: rôle structurant, rôle symbolique. En même temps, il reflète la mutation profonde de la société dans laquelle il s’insère.

Un regard en abyme, donc, d’un espace aux dimensions nationales jusqu’à la place du village, pour s’efforcer de comprendre comment, aujourd’hui, en France se structurent les territoires.