1-3 Simplifier la diversité

La carte 36 est une synthèse des grands types de comportements en matière de bals. S’inspirant d’un précédent travail 512 , elle s’efforce de l’améliorer tout en en reprenant les principes 513 : il s’agit d’une typologie automatique qui, si elle n’est pas toujours assez nuancée, permet pourtant des rapprochements intéressants. Ainsi, au nord du pays, est mise en valeur la présence d’îlots (délégations d’Amiens, Charleville, St-Brieuc) dont le comportement se rapproche de ceux rencontrés au sud; de même, cela a permis la distinction entre trois modèles urbains. Dans ces cas, vu le très grand nombre de variables 514 , il aurait été difficile de les identifier aussi nettement au moyen d’une simple observation.

Celle-ci doit cependant être utilisée pour corriger, dans le commentaire, le caractère abrupt d’une telle représentation d’un milieu au contraire très nuancé. De même, la définition des différents types a-t-elle été affinée d’après une première ébauche fournie par l’ordinateur. Enfin, le recours régulier à la machine et aux statistiques favorise un certain recul balançant la nécessaire empathie pour l’objet étudié.

Dans ce travail, sont mis en perspective quinze 515 descripteurs, déjà tous abordés depuis le début de cette étude. Il s’agit surtout de l’intensité de la pratique des différents types de bals et de leur rapport mais aussi, bien que plus secondaires, leur évolution, des comportements économiques et de l’utilisation plus ou moins fréquente des orchestres.

A la différence du précédent travail, les marqueurs explicatifs sont éliminés, bien que leur identification se révèle parfois difficile: la présence d’un comité des fêtes, par exemple, est-elle susceptible d’initier certains comportements ou, au contraire, en découle-t-elle ? Bien que la suite de l’étude montre que la première hypothèse soit la bonne, on l’a en fait rejeté pour des raisons pratiques: l’adéquation des circonscriptions statistiques de l’INSEE et de la SACEM se révèle difficile pour une trentaine de délégations.

La même question s’est posée pour la densité de la population; il a paru préférable de la retenir -tout en la minorant- pour deux raisons: la densité révèle l’impact qu’aura l’organisation d’un tel événement sur l’ensemble de la localité (très faible en milieu urbain, fort en milieu rural). De plus, dans le cas des repas dansants, elle souligne aussi les régions où ils sont fréquents, en distinguant repas dansants ruraux et urbains ou semi-urbains. Pour les bals la séparation est plus simple puisqu’on dispose de la part des bals officiellement et directement organisés par les mairies. A défaut d’informations plus précises, on a supposé que sa sous-estimation était relativement homogène, ce qui reste à prouver.

Enfin, on vient d’évoquer une hiérarchisation des critères en trois niveaux selon leur importance: la fréquence des différents types de bal et leur part respective est considérée comme majeure. Les descripteurs les plus nombreux viennent ensuite: musique, importance économique, évolution récente des types de bals et de leur répartition. L’évolution récente de ces descripteurs secondaires, organisateurs, densité, n’interviennent qu’à la marge. Cela permet d’éviter de noyer le regard dans une foule de détails tout en dégageant les principaux axes.

Cette hiérarchisation est réalisée en utilisant deux modes de standardisation des données différents, et en élargissant plus ou moins les bornes des différentes catégories selon les critères. Les termes moyen ou fort auront un sens très précis et restreint pour les marqueurs majeurs, qui s’atténuera avec les autres.

Enfin, à l’issue de la classification, un certain nombre de délégations se situent parfois à la limite entre deux voire trois types de bals (Grenoble, Limoges, La Roche-sur-Yon, Amiens, Charleville). Ils sont signalés sur la carte 36; leur concentration en quelques régions se révèle instructive.

Ces précisions posées, il s’agit maintenant d’aborder cette description des paysages du bal en France.

Carte 36. Typologie des pratiques du bal
Carte 36. Typologie des pratiques du bal

RD: repas dansants. MV: musique vivante; bals avec orchestre dans les relevés SACEM. Red.: montant des redevances moyennes à la SACEM. F et TF: indice élevé; f et Tf: indice faible; M: indice proche de la moyenne
Descripteurs majeurs / descripteurs secondaires / descripteurs mineurs.

          Part   Part   Part   RD   Bals  
  RD Evol. Bals Evol. Bals Evol. Bals MV Evol. RD MV Evol. Red. Evol. Red. Evol. Dens. Munic.
Bal parisien Tf M- f M F F Tf M TF M TF M TF F TF TF
Agglo. parisienne Tf f Tf M f F F M f M F f F f F M/F
Autre urbain f M f/Tf M M- M f/Tf TF f/Tf M M- f M/F M M+ M-
Bal du sud M- M F/TF M F/TF M F M f M f/Tf M M/f M+ Tf f
Bal du nord-est F/Tf M M- M M- M F/f M- f M- f M M- M- f/Tf f
Bal du centre-ouest M/F M M M f f F M+ F M f M f M- Tf M+
Bal du littoral f f f M/f M+ M/F F/M M+ F M- M- M/F f M Tf M-
Bal alsacien M- M f M- M M- F/TF M- TF M- F M F M M- f
Notes
512.

DEA Villes et Sociétés, Université Lyon II Lumière, 1993.

513.

Présentation technique détaillée en annexe 2.

514.

15 descripteurs d’inégal intérêt pour 98 entités territoriales soit 1470 variables.

515.

Au lieu de dix dans la précédente étude. Liste en annexe.