2-2-2 Les structures d’organisation jouent un rôle important

Les comités des fêtes sont presqu’aussi fréquents que les salles des fêtes; il s’agit donc d’une structure qui apparaît essentielle pour les français. On les crée parfois pour favoriser le tourisme, mais si l’activité devient un tant soit peu importante, une structure spécifique, le syndicat d’initiative prend le relais. Aussi leur fonction principale est à usage interne à la collectivité: il s’agit de favoriser une animation destinée avant tout à la population résidente permanente.

Les comités des fêtes sont clairement répartis à l’ouest et au sud du pays (carte 42A). Le tourisme semble bien secondaire puisque Rhône-Alpes, la Corse ou la Vendée sont très peu équipés. Souvent le comité des fêtes est très dépendant de la mairie; sinon il reste un lieu de pouvoir en opposition avec le maire. Le bal est particulièrement concerné, qu’il s’agisse des bals publics dans le sud, comme des repas dansants ruraux en Normandie et Maine.

Carte 42. Des structures d’animation très contrastées
Carte 42. Des structures d’animation très contrastées

Ce poids des structures est accru par le rôle que jouent d’autres organismes; il est difficile de les cerner, d’autant que beaucoup ont des fonctions qui priment. On peut ainsi trouver des associations de commerçants, comme à Vernoux-en-Vivarais (Ardèche), des associations religieuses à Saint-Junien (Haute-Vienne), une radio associative à Pompadour (Haute-Vienne), sans oublier, déjà citée, une association de bienfaisance à Azille (Aude). Parmi eux, les foyers ruraux sont les plus importants, et encore les plus proches des municipalités.

Moins fréquents que les comités des fêtes (autour de 10% des communes en possèdent un), ils sont souvent à l’origine d’un ou plusieurs bals par an. Or que constate-t-on à la carte 42B ? le sud du pays est encore nettement mieux doté. Le nord-est, pauvre en comités des fêtes est également très concerné.

Liées à des structures d’organisation différentes, on met ainsi en valeur chacune des deux régions du nord qui organisent beaucoup de repas dansants ruraux. Le sud cumule les deux à des niveaux élevés. On peut y ajouter que selon les membres des orchestres c’est dans le midi que se concentrent la quasi totalité des mandats administratifs indiquant une dépendance complète de l’organisateur avec la mairie puisque c’est elle qui paie 550 .

Le rôle prépondérant des municipalités de certaines régions est ainsi clairement mis en valeur. Se dessine nettement une France où les fêtes, bals publics et repas dansants ruraux, jouent nécessairement un rôle dans l’organisation des relations à l’intérieur de la collectivité vu l’énergie et les dépenses qu’on leur consacre.

Ce caractère politique local reste donc une solide réalité pour une quinzaine de millions de français. Il s’agit donc d’un marqueur important. Au sud comme au nord, il met d’ailleurs en valeur les régions les plus actives en matière de bals. Il reste cependant à déterminer pourquoi ces organisateurs éprouvent le besoin d’utiliser ce vecteur plutôt qu’un autre pour revigorer leur collectivité. Auparavant, on doit s’interroger sur la notion même de région.

Notes
550.

Le paiement au moyen de mandats administratifs révélant l’implication active de la commune concerne selon les orchestres, 10 à 20% des bals municipaux. Ces bals sont toujours publics, toujours en été, toujours dans le sud. Ce mode de paiement est en recul du fait des remarques faites par les Cour des Comptes régionales qui n’apprécient pas que les deniers publics soient consacrés à l’organisation de bals (alors qu’elle tolèrent la plupart des autres loisirs et animations); cela se traduit par la création d’associations-écran: paradoxe d’un contrôle qui aboutit à une plus grande opacité. L’organisation de danses par la mairie est pourtant autorisée par la loi municipale de 1884 et fut à cette époque vivement encouragée par le Ministère de l’Intérieur.