5-2-1 Distinguer bals d’association et bals clos

Tout d’abord éliminons le cas des associations très représentatives du village ou de la ville, par exemple les pompiers: ils proposent souvent un bal public qui est la fête du village. En matière de public, on ne trouvera pas de différence avec le modèle précédent, si ce n’est peut-être un champ d’attraction un tout petit peu plus large des associations sportives, mais c’est seulement une intuition personnelle qui est niée par Marchan 685 : souvent, le bal du foot, mais c’est plus systématique pour des sports plus sélectifs, le tennis par exemple, peut s’adresser à un public restreint, les familles à la campagnes. C’est surtout le cas si la taille de la ville grandit mais aussi dans les campagnes les plus rénovées.

De fait, des paramètres différents jouent un rôle variable selon les situations, sans qu’il soit toujours possible d’en tirer des règles. On peut en distinguer trois: la différenciation sociale, la taille et la situation de la commune, le rôle de l’association. Ainsi, à rebours du cas du tennis évoqué à l’instant, des associations a priori fermées organisent des bals différents selon leur localisation: les trois soirées consécutives de bals de la quinzaine commerciale à Vernoux-en-Vivarais (Ardèche) sont publics. Ils rassemblent un public dont l’origine dessine bien l’aire d’influence de cette petite ville en milieu rural. Mais ce public correspond alors aussi parfaitement au modèle présenté dans la sous-partie précédente. A l’inverse, en milieu urbain, les bals des commerçants de Rive-de-Gier et St-Chamond (Loire) sont payants et très sélectifs, correspondant bien au modèle de bal clos qu’on va définir ici (Fig. 9).

De même, on peut éliminer les bals spécialisés, qu’il s’agisse des bals musette ou des bals des jeunes: organisés aussi bien par le comité des fêtes que par une association, souvent elle-même très représentative de la localité, on y voit souvent se dessiner une répartition proche de celle des bals publics.

Les populations y sont, certes, beaucoup plus strictement définies en ce qui concerne l’âge, mais on constate les mêmes processus spatiaux, avec simplement un élargissement de la zone d’attraction du public venu en voisin si le bal est important (cas de Lilhac, carte 56), s’il s’agit de jeunes (St-André, carte 60) ou les deux à la fois (Tuchan 686 ). Comme dans le bal public demeure cependant un fort gradient de déclin de la densité avec la distance, et bien que nettement moins forte chez les jeunes, une certaine représentativité des liens communautaires.

On s’intéresse donc surtout aux associations plus sélectives, telles que celles de parents d’élèves, généralement assez petites malgré l’exemple de Cugnaux (Haute-Garonne), les associations sportives restrictives, les clubs, les associations professionnelles, de résidents dans les périphéries urbaines... Car cette situation est une de leurs caractéristiques majeures, même si ce n’est pas exclusif: les plus grands bals de ce type (Croix-Rouge, Rotary, de la Police) ont plutôt lieu dans la ville centre.

Notes
685.

MARCHAN, F. Thèse. Op. cit. p. 193-194.

686.

Carte en annexe 3.