5-2-4 Les petits bals périurbains

Lorsque le bal est petit, par contre, le groupe central, l’ensemble des membres de l’association organisatrice, est nettement majoritaire. Ce groupe est parfois assez nettement territorialisé, si l’association a une telle base sur une commune en général: à Cugnaux, le repas dansant d’une association de parents d’élèves attire logiquement une clientèle 693 très locale (carte 63).

“Tout le monde se connaît” explique un organisateur d’une association d’animation de loisirs à L'Horme (Loire). En réalité, il n’évoque que ce noyau central. Les autres participants, par contre, ne connaissent souvent que quelques personnes dans l’assistance, celles par qui ils ont été invités; une des principales fonction du bal est d’ailleurs de leur permettre de lier connaissance avec d’autres personnes.

Le modèle se dessine (fig. 9) de la même manière que celui du bal d’association des campagnes: binaire. Mais son organisation, voire sa logique profonde, est très différente par la relation aux invités et une représentation moins fidèle des différents groupes sociaux de la localité 694 . Surtout, si, comme à Cugnaux, une logique spatiale intervient, elle n’est qu’incidente; rassembler la population d’une aire délimitée n’est plus l’objectif premier.

Les causes en sont peut-être d’abord structurelles: la société rurale est, du fait de ses faibles effectifs, relativement simplifiée. Par ailleurs sa relative stabilité permet d’en connaître assez bien les articulations.

Carte 63. L’aire de recrutement du public dans un repas dansant de la périphérie toulousaine
Carte 63. L’aire de recrutement du public dans un repas dansant de la périphérie toulousaine
Figure 9. Le recrutement du public dans les bals clos périurbain
Figure 9. Le recrutement du public dans les bals clos périurbain

Dans un fonctionnement plus urbain, le cas de villages de la périphérie, devenus des villes de banlieue en doublant ou triplant leur population en moins de vingt ans, ces repères disparaissent. Les différences se creusent surtout du fait des différences de modes de vie, qui génèrent des perceptions et valorisations très contrastées; on a donc tendance à se rapprocher de gens dont le mode de pensée, de vie n’est pas trop différent; on tente se construire une identité collective sur ces affinités, sur des bases plus sociales que spatiales.

Notes
693.

Annexe 3

694.

idem. Annexe 3