6-2 Les bals clos

Pourquoi choisir d’organiser un bal fermé ?

Cette image très positive du village suscite l’attrait des urbains des périphéries urbaines, qui s’efforcent de croire qu’ils vont vivre ce rêve dans leur commune d’installation. Pourtant les modes de régulation y sont foncièrement différents de ceux des villages et petites villes plus authentiquement ruraux.

Avec ou sans repas, les organisateurs issus cette fois en totalité du milieu associatif, ont deux stratégies possibles: ouvrir la fête à une clientèle plus ou moins large mais très clairement identifiée (invitations, bouche à oreille). Particulièrement nombreux, ces bals sont très discrets car on refuse toute publicité, par définition contradictoire puisqu'elle appellerait alors un public "tout-venant". Cela permet un tri de la clientèle, laquelle aura un lien, même ténu, avec les organisateurs. En agissant ainsi, ils s’empêchent de réaliser le bal public auxquels ils disent rêver: c’est qu’ils vivent dans une autre société, complètement différente.

D’autres associations préféreront restreindre plus encore le recrutement du public, exclusivement composé de leurs membres ou d’élus choisis par les organisateurs. Ces associations fermées sélectionnent ouvertement la clientèle, l’entrée se fait sur invitation. La plupart sont des associations prestigieuses (Croix-Rouge, Rotary), certaines de l’attraction que suscite leur nom. Elles peuvent s’appuyer sur un public aisé à qui elles proposent une prestation de qualité. Mais ces bals sont rares; même les bals de Grandes Ecoles -les plus prestigieuses exceptées- sont généralement plus ouverts.

Partout, les processus de recrutement sont proches, ces bals obéissent aux logiques que nous allons présenter.