IV Sacrifice

Si l'accès au sacré évoqué précédemment est conditionné par une transgression de l'interdit, nous avons indiqué qu'il s'agit la plupart du temps de la transgression de l'interdit du meurtre, ce crime prenant alors le caractère d'un sacrifice. Tous les romans de Fitzgerald peuvent être alors perçus comme organisés autour du sacrifice physique ou psychologique de leur héros.

Tous ces romans se situent dans la période de l'Entre-deux-guerres ; leur héros se trouve isolé progressivement face à une société violente qui, le conflit international terminé, n'a plus d'ennemis extérieurs et va par conséquent, à défaut de ceux-ci, décharger son agressivité sur certains de ses propres membres. Les années vingt virent le retour en force de l'individualisme après le sacrifice collectif de la première guerre mondiale. Ainsi, au sein d'une même communauté, la société américaine, des sous-groupes et des scissions refont surface violemment. Gatsby est perçu par tous comme un nouveau riche par opposition à la bourgeoisie bien établie qui vit à East Egg. Quant à Dick Diver, il ne peut fonder sa clinique que parce qu'il a obtenu l'aide financière des Warren ; de la même façon, Monroe Stahr a peut-être un sens artistique aiguisé, mais ce n'est plus lui qui contrôle réellement les studios. Si Amory perd Rosalind au profit de Dawson Ryder, c'est encore parce qu'elle ne le considérait pas capable de lui assurer un train de vie à la hauteur de ses habitudes. Enfin, Anthony a beau descendre d'une riche famille, son style de vie le disqualifie rapidement et il ne sera accepté parmi les nantis qu'une fois sa santé mentale brisée. Ainsi, le seul thème de l'argent isole déjà tous les héros fitzgeraldiens du reste de la communauté où ils souhaitent évoluer.

La rumeur est un moyen qui permet l'encerclement progressif de la future victime. Cecilia remarque à propos de Stahr : "Proof of his leadership was the spying that went on around him-" (LT 38). Au cours du roman, Gatsby est régulièrement le sujet de rumeurs tout aussi variées que sans fondement, sa richesse et l'isolement où il se maintient alimentent les fabulations les plus violentes. Il serait le neveu ou le cousin du Kaiser (GG 38), parenté plutôt péjorative pour l'après-guerre. Pour d'autres, il aurait tué un homme, à moins qu'il n'ait été un espion allemand (GG 50). D'autres soutiennent cependant qu'il a été à Oxford et était dans l'armée américaine pendant la guerre (GG 50, 55). Enfin, certaines jeunes femmes sont persuadées que c'est un "bootlegger" (GG 67). Finalement les rumeurs s'accélèrent au rythme de la violence générale et Nick conclut suite à la visite d'un journaliste sur une énième piste douteuse:

‘Gatsby's notoriety, spread about by the hundreds who had accepted his hospitality and so become authorities about his past, had increased all summer until he fell short of being news. Contemporary legends such as the 'underground pipe-line to Canada' attached themselves to him, and there was a persistent story that he didn't live in a house at all, but in a boat that looked like a house and was moved secretly up and down the Long Island shore (GG 104).’

Ces rumeurs contiennent en germe l'agressivité dont il sera l'objet en fin de compte. De la même façon, Dick concentrera sur lui tous les regards, donnant lieu ainsi à de nombreux commérages qui le désignent comme la future victime de sa communauté. Kaethe Gregorovius s'exclame : "'Did you see around his eyes? He's been on a debauch!'", puis : "'Dick is no longer a serious man.'" (T 239). Les critiques de Kaethe annoncent celles de certains patients, puis l'abandon des amis et de Nicole. A la fin de The Beautiful, Anthony, complètement isolé de la communauté qui révérait la richesse de sa famille, est mentionné avec une certaine gêne :

‘"That's Anthony Patch. First time he's been on the deck."
"Oh -that's him?"
"Yes. He's been a little crazy, they say, ever since he got his money, four or five months ago." (BD 447-448).’

La future victime est donc progressivement encerclée et isolée afin d'être abattue plus facilement et d'éviter l'épidémie de violence.

Au fur et à mesure du développement de la narration cet isolement ira en s'aggravant pour finalement culminer en un sacrifice visant à refonder l'ordre social de cette communauté en crise, selon un motif classique82. Si toute la communauté est persuadée d'avoir trouvé en une personne le responsable de la violence communautaire, son élimination suffira pour la débarrasser du mal qui la ronge et la violence cessera ainsi ses ravages. Le problème de la violence sera donc éliminé de façon homéopathique. Le héros fitzgeraldien est manifestement cette victime, ce bouc émissaire sur qui la société entière va catalyser sa violence intestine. Il devient l'autre, l'ennemi intérieur qui remplace l'ennemi extérieur de la guerre sur qui la violence de tous pouvait se focaliser auparavant. En devenant "l'autre de tous"83, il est aussi cette autre partie de lui-même que chacun veut rejeter, car ce que la communauté rejette chez l'autre c'est une partie d'elle-même ; ce héros illustre ainsi le conflit de chaque individu qui perçoit sa scission interne. Ainsi, à sa manière, le texte refait l'histoire du sujet et redit ce qui est en jeu dans l'acte de la création littéraire.

Le sacrifice est atteint après une "escalade cataclysmique"84. Il est l'apogée et le point d'orgue d'une épidémie de violence. Nous avons remarqué en début de chapitre que l'univers fitzgeraldien est violent, mais il faudrait ajouter que cette violence suit un mouvement de crescendo dans tous les romans, à l'image des soirées de Gatsby qui commencent dans de gentilles bousculades entre danseurs et se terminent sur un accident automobile, présageant ainsi de plus graves accidents qui surviendront dans la deuxième moitié du roman. Rumeurs, disputes, coups, crises nerveuses, activités malhonnêtes, accidents, suicides et crimes constituent les éléments de cette "escalade cataclysmique" ; la violence rôde et est manipulée par tous au risque d'une contagion générale85. Les héros de Fitzgerald sont de toute évidence contaminés et deviennent finalement les victimes d'une violence qu'ils croyaient pouvoir côtoyer sans danger. Gatsby pensait être capable d'utiliser le Milieu à ses fins, mais son flirt avec le monde du crime le mène finalement à sa perte, même si c'est par l'intermédiaire d'un Wilson qui n'a rien à voir avec cet univers de la pègre. A propos de Tender, Mmes Chard-Hutchinson et Raguet-Bouvart font la remarque suivante :

‘Dick est tellement fasciné par le crime et la marginalité, qu'il finit par revendiquer les deux ; il actualise ses fantasmes en se proclamant violeur et meurtrier86.’

Même s'il ne finit pas assassiné comme Gatsby, il est néanmoins complètement mis à l'écart par son cercle d'amis et sa famille, ce qui correspondra à une véritable mise à mort pour un personnage qui ne songeait qu'à plaire et être aimé. De la même façon, Monroe Stahr ne survivra pas longtemps à ses projets de faire éliminer Brady.

Cette violence mimétique va, au cours des romans, devenir une violence de la foule, de la masse communautaire, qui se concentrera sur l'autre, le singulier, l'isolé : le héros. Au cours des fêtes nombreuses des romans de Fitzgerald, une foule agressive composée d'éléments indistincts87 semble se constituer et définir sa victime expiatoire, qui se trouve alors isolée et singularisée. Dans tous les romans de Fitzgerald le héros est en conflit évident avec sa communauté, il s'affronte à la foule des autres. Ce sera la foule des invités des fêtes et soirées, celles des membres des studios cinématographiques, celles des malades des cliniques, ou même des étudiants de Princeton, mais toujours cette foule assumera les traits funestes caractéristiques des masses88 :

‘Cette foule, c'est le groupe en fusion, la communauté qui littéralement se dissout et ne peut plus se ressouder qu'aux dépens de sa victime, son bouc émissaire89.’

Cette victime à sacrifier est minutieusement choisie et cernée, les signes victimaires qui la caractérisent la désignent sans hésitation et assurent ses persécuteurs qu'elle est bien l'élément à éliminer. R.Rougé affirme : "L'Homme, lui, est le Héros et la Victime expiatoire grâce à qui [la Femme] accomplit son destin et qui par elle trouve le sien."90. Victime certes, mais non uniquement de la femme, le héros fitzgeraldien est en fait le bouc émissaire de toute la communauté qui l'entoure. Gatsby fascine ses invités par sa fortune colossale et sa différence : il ne boit jamais d'alcool et ne se mêle pas à la foule. Il a du charme mais ne courtise aucune de ses invitées. Il est particulièrement soucieux du bien-être de tous : "'He doesn't want any trouble with anybody.'" remarque une invitée (GG 49). Très vite, Tom va se rebiffer contre l'admiration générale : "'Who is this Gatsby anyhow?' demanded Tom suddenly. 'Some big bootlegger?'" (GG 114). Parvenu admiré, Gatsby chutera d'autant plus bas qu'il s'était élevé haut91. Après de multiples soirées où ses jardins étaient remplis de monde attiré par sa richesse de parvenu, il ne rassemblera qu'une ridicule "procession de trois voitures" pour ses funérailles (GG 181). De la même façon, Monroe Stahr, qui émerveillait les foules de ses films, est remis en question sur son propre terrain à la suite de luttes diverses avec les syndicats, les financiers et les écrivains. Anthony, dont les soirées attiraient de nombreux invités, est vu à la fin du roman seul avec ses timbres, assis par terre dans un rayon de soleil (BD 446), puis, pour la dernière fois, misérablement isolé sur le pont d'un bateau, pensant : "He had been alone, alone -facing it all." (BD 449). De la même façon, à la fin de Paradise, Amory, qui a totalisé un bon nombre de conquêtes féminines et d'amitiés étudiantes, s'aperçoit que sa différence l'isole et il s'écrie : "'I know myself, [...] but that is all.'" (S 255). Dick Diver, lui, se singularise toujours parmi les groupes qui évoluent autour de lui mais, comme Gatsby, au début, c'est de façon positive. Il est alors admiré de tous ; au cours de leur dernière entrevue, Mary Minghetti lui confie : "'Everybody loved you. You could've had anybody you wanted for the asking-'" (T 311). En fin de roman, il est abandonné de tous et finalement éliminé du texte :

‘[...] his latest note was post-marked from Hornell, New York, which is some distance from Geneva and a very small town; in any case he is almost certainly in that section of the country, in one town or another (T 313).’

De par leur singularité vis-à-vis de la communauté où ils évoluent, les héros de Fitzgerald inquiètent ; après un temps de fascination, ils seront sacrifiés pour écarter le danger de la différence. Enfin, pour que le sacrifice soit valable et permette le retour du calme et de la paix, ils sont des victimes expiatoires idéales, membres de la communauté ayant suffisamment de caractéristiques qui les en isolent : "[They were] within and without [...]" (GG 42).

Nous avons déjà longuement remarqué le rôle clé de la fête dans le jeu de la violence et la transgression des interdits, il est donc évident qu'elle sera finalement le théâtre du sacrifice : "La fête proprement dite n'est qu'une préparation au sacrifice qui marque à la fois son paroxysme et sa conclusion."92. Le roi des fous choisi par la foule n'est qu'un roi temporaire, une victime en instance de sacrifice qui sera finalement immolée. Les héros fitzgeraldiens sont choisis comme rois des fous et l'issue de la vaste mascarade leur sera nécessairement fatale93. Aussi bien lors de ses soirées à la Villa Diana que sur sa plage, Dick assume de toute évidence ce rôle de roi temporaire ; il est alors le héros de tous et le point convergent des regards, comme dans le passage suivant, par exemple :

‘[...] the man in the jockey cap was giving a quiet little performance for this group; he moved gravely about with a rake, ostensibly removing gravel and meanwhile developing some esoteric burlesque held in suspension by his grave face. Its faintest ramification had become hilarious, until whatever he said released a burst of laughter (T 4-5).’

Cette description des jeux de plage de Dick l'installe dans sa position de roi temporaire, une casquette en guise de couronne, un râteau tenant lieu de sceptre et un air digne et grave de monarque. Avec Gatsby, on retrouve le même processus : son habitation est d'un luxe royal, "a colossal affair" (GG 11) précise Nick, elle est désignée couramment comme "Gatsby's mansion" (GG 11) et une armada de serviteurs y fourmille pour accomplir d'innombrables tâches. Son geste d'adieu aux invités est celui d'un monarque isolé de la foule bruyante, en position proéminente sur le perron de sa demeure royale et sous le feu des projecteurs :

‘A wafer of a moon was shining over Gatsby's house, making the night fine as before, and surviving the laughter and the sound of his still glowing garden. A sudden emptiness seemed to flow now from the windows and the great doors, endowing with complete isolation the figure of the host, who stood on the porch, his hand up in a formal gesture of farewell (GG 62).’

Anéantir le pseudo-roi, c'est également détruire sa demeure. A la fin de Tender, Dick quitte sa plage et sa villa à tout jamais après une dernière bénédiction à un lieu déjà envahi par une foule de parasols étrangers (T 312). La maison de Monroe Stahr au bord de la mer demeure, elle, inachevée pour toujours ; quant à la luxueuse habitation de Gatsby, elle est la proie des enfants curieux (GG 174) et son perron, auparavant majestueux, est défiguré par un mot obscène inscrit avec une morceau de brique (GG 187), le palais est devenu un symbole d'échec : "that huge incoherent failure of a house" (GG 187).

Dans cette atmosphère de préparation au sacrifice, le personnage de Wolfshiem semble exhiber les attributs d'un shaman qui aurait peut-être déjà participé à ce rite précédemment. Les molaires (GG 78) qu'il porte en guise de boutons de manchettes évoquent une sorte de talisman ou de trophée qu'il aurait obtenu à la suite d'une lutte violente. Il est associé au Milieu, il y tient même une position d'importance, peut-être confortée par la mort de Rosenthal qu'il déclare regretter amèrement (GG 76). Cette image de l'ami tué rappelle d'ailleurs étrangement la mort du père assassiné par ses fils en quête de pouvoir, selon le schéma freudien. C'est lui, enfin, qui prétend avoir "fait" de Gatsby ce qu'il est (GG 178), c'est donc lui qui a permis au héros, grâce à ses activités, de devenir le pseudo-roi de West Egg ; il lui survivra, comme à Rosenthal, sans oser apparaître à ses funérailles, disparu au moment opportun, peut-être déjà en quête d'un nouveau roi.

Le choix de la victime à sacrifier permet l'unification du reste de la communauté. A la fin de Gatsby, tous les invités d'autrefois se refondent dans un groupe absent aux funérailles, le couple Buchanan s'est ressoudé et a disparu, la chaleur torride et l'agitation des fêtes violentes ont cessé pour laisser place au rythme calme de la pluie, aux ultimes bénédictions et, enfin, à une vision féconde : "-a fresh, green breast of the new world." (GG 187). De la même façon, dans Tender, la disparition de Dick est le signal de l'apaisement. Nicole, libérée de sa névrose, peut se remarier avec Tommy, Baby se sent soulagée d'être débarrassée d'un beau-frère embarrassant et Mary Minghetti retrouve son assurance face à un Dick déchu :

‘"I always thought you knew a lot," Mary said enthusiastically. "More about me than any one has ever known. Perhaps that's why I was so afraid of you when we didn't get along so well." (T 314).’

La plage reprend enfin son activité normale, l'ouragan de l'été est passé. L'ébauche de fin de Tycoon, qui prévoyait la mort du héros, mais également de son ennemi juré Brady, devait, elle aussi, signifier le retour à la tranquillité, Cecilia en repos dans un sanatorium (LT 168) et Kathleen à jamais maintenue à l'écart du tourbillon d'Hollywood. La fin de The Beautiful marque le début d'une existence morne mais tranquille pour le couple Patch puisque le héros est désormais privé de toute volonté propre et que Gloria va mener la vie plaisante d'héritière qu'elle a toujours souhaitée. Paradise est le seul roman où le héros semble relativement épargné, il se retrouve néanmoins seul et abandonné, laissant ainsi le reste de la communauté fonctionner sans lui et comprenant que ses connaissances humaines se limitent à lui-même.

La violence omniprésente s'apaise avec la disparition du héros. Il a joué une sorte de rôle sacré de rédempteur en étant la victime émissaire de son groupe. Par sa mort ou sa disparition, il opère une "katharsis", mais il dit aussi l'éternelle division douloureuse du sujet car il est le double monstrueux mis à mort, l'autre partie de soi, l'inconscient sombre et terrifiant que chacun veut ignorer.

Notes
82.

- "[...] c'est la violence intestine ; ce sont les dissensions, les rivalités, les jalousies, les querelles entre proches que le sacrifice prétend d'abord éliminer, c'est l'harmonie de la communauté qu'il restaure, c'est l'unité sociale qu'il renforce.", René Girard, op. cit., p. 22.

83.

- René Girard, Le Bouc émissaire, op. cit., p. 128.

84.

- René Girard, La Violence et le sacré, op. cit., p. 51.

85.

- René Girard déclare : "Il est également bon d'éviter les contacts avec la rage homicide si l'on ne tient pas à entrer soi-même dans une rage homicide ou à se faire tuer [...].", ibid., p. 53.

86.

- Martine Chard-Hutchinson et Christine Raguet-Bouvart, op. cit., p. 91.

87.

- René Girard, Le Bouc émissaire, op. cit., p. 26. Voir supra Première Partie, Chapitre I, pp. 19-21.

88.

- "Par le fait seul qu'il fait partie d'une foule, l'homme descend donc plusieurs degrés sur l'échelle de la civilisation. Isolé, c'était peut-être un individu cultivé, en foule c'est un instinctif, par conséquent un barbare. Il a la spontanéité, la violence, la férocité, et aussi les enthousiasmes et les héroïsmes des êtres primitifs." ; "La foule est impulsive, mobile, irritable. Elle est conduite presque exclusivement par l'inconscient." ; "Les sentiments de la foule sont toujours très simples et très exagérés. La foule ne connaît donc ni doute ni incertitude.", Sigmund Freud, Essais de psychanalyse (Paris, Payot, 1988), pp. 132-133.

89.

- René Girard, op. cit., p. 159.

90.

- R.Rougé, "F.Scott Fitzgerald : La femme et la mort", Etudes Anglaises, vol. 21, p. 167.

91.

- Il exhibe tous les signes victimaires répertoriés par René Girard dans Le Bouc émissaire : "[...] ce sont toutes les qualités extrêmes qui attirent, de temps à autre, les foudres collectives, pas seulement les extrêmes de la richesse et de la pauvreté, mais également ceux du succès et de l'échec, de la beauté et de la laideur, du vice et de la vertu, du pouvoir de séduire et du pouvoir de déplaire ; c'est la faiblesse des femmes, des enfants et des vieillards, mais c'est aussi la force des plus forts qui devient faiblesse devant le nombre. Très régulièrement les foules se retournent contre ceux qui ont d'abord exercé sur elles une emprise exceptionnelle.", op. cit., p. 31.

92.

- René Girard, La Violence et le sacré, op. cit. p. 171.

93.

- "[...] le mock king règne sur une fête à laquelle sa mort fournira une conclusion sacrée adéquate. Le thème de la fête et celui du sacrifice du roi réel ou parodique sont perpétuellement associés [...] cela n'a rien de surprenant puisque la fête ne fait jamais que reproduire la crise sacrificielle en tant que celle-ci trouve sa résolution dans le mécanisme de la victime émissaire ; c'est cette victime émissaire qui est perÿue comme 'divine', 'royale', 'souveraine', chaque fois que le rétablissement de l'unité lui est personnellement attribué.", ibid., p. 420.