De la métaphore filée

Deux poèmes en particulier, « Lines to a Young Painter » et « Blue Collage », révèlent cette texture. En effet, ils sont faits d’un tissu métaphorique centré autour du sujet, être de parole et corps où s’enracine le langage. La métaphore, qui vise à s’approcher au plus près de l’objet innommable par le procédé du déplacement, est à l’œuvre dès les premiers vers de « Lines to a Young Painter » 16 . Celui-ci est composé de deux strophes de longueur inégale aux vers non rimés :

‘The eye, the folded and prismatic eye is there ; For more with sight than any other sense Is death put off And daily greeted jocosely. The yellow sun at Arles In one roused glance Poured over the ocher wall and stayed yellow Because the eye records, blesses, is warm, sharp and fervent. Color is yours and the wit of color. The unknown layer on the palette Plus the far whirligig of cities or waste Which you shall meet Spins into the distance. And that stretch of poverty which you shall perform, Singly, like another Saint Francis, Shall be the cobalt and carmine pointing from a small stiff brush. . ’ ‘There cannot be told how to put down a memory in curves or paint,’ ‘The wheat growing close to the edge of the white sea,’ ‘Fragile, holding its own kernel of death’ ‘Amid fragrant storms’ ‘Is permanent, only under your hand 17 . ’ ‘’

D’emblée, les mots signalent que le poème se place sous le signe du regard. Placé en exergue au début du premier vers, le signifiant « eye » appelle par jeu homophonique le pronom personnel « I », une présence doublement affirmée grâce à la répétition du substantif et au déictique « there » suspendu à la fin de l’hexamètre ïambique. De cette association découle une définition du sujet dans son rapport au monde. La sonorité est en effet ce fil sous-jacent qui permet de marquer le lien étroit entre « eye » et « I », de traduire une perception extérieure et intérieure et, par ce mouvement de va-et-vient, de tisser le sens de « Lines to a Young Painter ».

Le poème en entier trace le parcours de l’œil , celui du peintre mais aussi celui du spectateur 18 . L’œil, miroir du sujet, est décrit dans toute sa complexité et sa multiplicité. Il voit et il écoute ; il est scrutateur et vif, dévorant, avide de saisir les moindres vibrations du monde (« is warm, sharp and fervent »). Il reçoit, enregistre (« records ») et produit des images. En un mot, il est pluriel, comme l’indique la juxtaposition des verbes et des adjectifs dans les vers 7 et 8. Il est aussi englobant (« in one roused glance » appelle « round »). Quant à l’adjectif « prismatic », il sous-tend l’idée d’une vision panoptique, celle du peintre capable de percevoir un objet dans sa totalité, sous ses différentes facettes, à la manière de l’œil divin, au-dessus des hommes tout à la fois protecteur et pacifiant (« blesses » renvoie à « like another Saint Francis » 19 ). Cependant, associé à « folded », il dit la complexité et le repli : l’image du prisme évoque la multiplicité et le jeu de miroirs mais aussi la déformation et la fragmentation (l’étymologie de « prismatic » contient l’idée de scission). De plus, l’œil, métaphore du sujet, se définit comme étant replié, recroquevillé sur lui-même (« folded » dit l’étreinte du réel), en proie à des angoisses et à des tourments. La mort, un thème qui parcourt l’univers textuel de l’auteur, est ici nommée mais aussitôt mise à distance (« death put off ») pour mieux en atténuer la hantise 20 . Il semble donc que seuls l’art ou l’écriture permettent d’éloigner les spectres de la mort toujours à l’œuvre et de l’accepter (« daily greeted jocosely »). Dans la ferveur du geste de l’artiste et dans la dynamique de son acte créatif que traduit l’accumulation des mots (« the eye records, blesses, is warm, sharp and fervent ») se lit d’une part, la joie de la création et, d’autre part, les craintes qui habitent le sujet.

Le travail du peintre est semblable à celui du poète dans la mesure où tous deux font l’expérience du chaos (un bouleversement continu que laisse entendre le signifiant « whirligig », image du tourbillon que suggère également « Spins »), du manque et du vide (« unknown », « far », « waste », « into the distance ») 21 . Le face-à-face avec le support (« meet » suggère la rencontre), la toile ou le papier, les mots ou les couleurs (« The unknown layer on the palette ») se révèle être une lutte contre ce qui résiste (l’adjectif « stiff » revient : « a small stiff brush »), contre les forces obscures de l’inconscient qui se manifestent avec insistance 22 . L’allusion au filage et au mouvement circulaire et régulier du rouet (« Spins into the distance ») rend compte du réel, figure de la répétition, de ce qui résiste et insiste 23 . Le support devient alors une surface de recouvrement et un espace où se déverse le trop-plein.

Le travail de création, évoqué à travers les images de fluidité, s’apparente donc à un véritable corps-à-corps avec le support et la matière et se définit comme une poussée hors de soi 24 . Ici, la couleur jaune inonde le support (« Poured » entre en résonance avec « wall ») : la coulée de peinture est la trace matérielle laissée par le peintre, celle de Vincent Van Gogh dont la figure se lit en filigrane. La référence à Arles et au pan de mur ocre sur lequel coule la matière picturale évoque le tableau intitulé La rue, La Maison Jaune peint en 1888, un tableau saturé de jaune, ne laissant percer qu’un fragment de ciel d’un bleu profond. Quelque chose s’est fixé sur le support (la volonté d’imprimer est soulignée par « stayed yellow » repris par l’adjectif « permanent » dans le vers de clôture) qui a partie liée avec les aspirations profondes du peintre, avec le désir, un rapport qui passe par le regard et la couleur (l’enjambement et la contiguïté des mots « glance » et « Poured » attestent ce lien). Dans le poème, le mur est l’objet sur lequel le regard focalise car la pierre porte l’empreinte du peintre. La maison est signe et palimpseste d’un corps et d’une mémoire. Elle est en outre l’inscription d’un corps meurtri, celui d’un homme en marge, rejeté de la société, une autre figure de l’aliénation parmi les personnages que présente l’auteur 25 . La couleur est donc une sorte de cri invisible et inarticulé rendu visible 26 . Elle est porteuse de traces (du sujet, du temps), toutes témoins d’un vécu. Le sujet énonciateur signe ainsi sa présence, dans les interstices de l’espace textuel, comme le confirme encore l’image finale du brin de blé, autre métaphore du sujet toujours défini dans sa fragilité :

‘The wheat growing close to the edge of the white sea,’ ‘Fragile, holding its own kernel of death’ ‘Amid fragrant storms’ ‘Is permanent, only under your hand.’ ‘’

Sa place se situe dans les marges (« close to the edge »), une limite que souligne le texte par la position liminaire des termes « Fragile » (un écho de « small ») et « Amid » ou elle se devine dans des mots courts ou de peu de sens, comme dans l’adverbe « only » inséré au coeur du dernier vers, après une pause 27 . C’est dans ce lieu intermédiaire que se faufile le sujet, cherchant toujours à se glisser entre les choses ou à s’insinuer dans leur substance 28 . La métaphore à l’œuvre dans ce texte est le procédé dont use l’auteur, une manière d’échapper aux mots par les mots 29 .

Un autre poème, « Blue Collage », dont l’objet est également la peinture déroule une métaphore « filée » du sujet. Il s’agit d’un texte imprimé sur papier recyclé et moucheté bleu pâle qu’Anne Ryan a écrit en février 1954, deux mois avant sa mort 30 . Il est différent des autres poèmes car il se situe à la jointure entre le mot et l’image (Fig. 1 p. 31). C’est en effet un poème-collage où le verbal et l’iconique s’interpénètrent, où texte et texture texture fusionnent, où les signes se fondent dans le grain du papier 31 . Il présente un canevas de 16 vers non rimés faisant alterner une série d’enjambements et des vers courts fortement martelés :

‘This color speaks. ’ ‘It is a blue enclosed in multiple blue’ ‘As a bird’s blue wing’ ‘Caught unfurled and beating in the far air’ ‘Colors the day.’ ‘Touch, see, hear’ ‘This edge of blue,’ ‘This tarn of color ;’ ‘’ ‘Blue not captured by the eyes’ ‘But felt,’ ‘Blue from a hidden cave’ ‘Locked within and kept’ ‘To this day spill upon the canvas.’ ‘It is the blue’ ‘Of the pierced rock, alive and arched’ ‘Over the moving water.’ ‘’

Le poème est un hymne à la couleur bleue, une des couleurs favorites du poète qu’elle célèbre en soulignant ses caractéristiques et en laissant entendre sa tonalité 32 . Comme dans « Lines to a Young Painter » où la substantif « eye » est disséminé dans le poème, il montre le trajet du signifiant « blue » qui apparaît huit fois. Celui-ci structure le poème et en scande le rythme. A l’iconicité du texte dont le mouvement est dessiné par le déplacement du signifiant s’ajoute son épaisseur phonologique. Tel un motif musical, le son ouvert /u:/ résonne dans l’espace textuel. Outre la métaphore, Anne Ryan multiplie ici les procédés de déplacement – les comparaisons, les images – et a recours à des figures de la négation pour tenter de désigner ce qui est à la source du poème. Parallèlement, le mouvement progressif du texte, délimité par un ensemble de phrases déclaratives, participe au transport métaphorique. Les modes affirmatif et négatif coexistent et fondent la structure dialectique de « Blue Collage ».

Ainsi, à peine énoncé, le signifiant « blue » est-il l’objet d’un déplacement métaphorique, comme l’indique le glissement de l’article indéfini « a » dans le deuxième vers (« It is a blue ») au déterminant « the » dans l’antépénultième (« It is the blue »). Ceci est renforcé par la répétition du déictique « this » au début des vers 1, 7 et 8, un autre indice témoignant le désir de définir et d’affirmer une présence.

Le poète définit d’abord la couleur en insistant sur son unicité et sa singularité. Puis elle arrache aussitôt le signe à son identité singulière pour l’ouvrir et le mettre en relation avec d’autres signes. Il s’agit d’un bleu unique ; cependant, celui-ci s’inscrit et prend place dans un ensemble : il est un parmi d’autres nuances de bleu (« a blue enclosed in multiple blue »). Le détour métonymique, la comparaison avec l’aile de l’oiseau (« As a bird’s blue wing»), signe à la fois son immatérialité et sa fragilité tout en laissant entendre, par le truchement de la figure comparative, ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. La comparaison permet donc de renforcer la focalisation sur l’objet impossible à cerner dans sa totalité, d’où le recours à une métaphore filée. Le poème est suspendu à cet objet que le poète tente de nommer et toujours relancé vers lui. L’emploi des images spatiales (« edge », « tarn ») précise le lieu où s’inscrit le sujet, à savoir dans un espace de l’entre-deux, limité et confiné. Ces énoncés de type déclaratif s’accompagnent d’autres reprises anaphoriques assorties de structures restrictives (« Blue not captured by the eyes/But felt,/Blue from »). Enfin, le sujet se définit à la clôture du texte à travers l’image du rocher percé dessinant une voûte au-dessus de l’eau. Cette image signe une double métaphore : celle d’un sujet lové dans les profondeurs d’une grotte (« hidden cave ») mais aussi celle d’un sujet clivé (« pierced »). L’univers d’Anne Ryan, à la fois littéraire et pictural, fait montre de tels espaces en creux et protégés dans lesquels habite toujours une faille. Cette faille se matérialise dans le tissu de non-dit du texte, les blancs entre les mots, les vides dans les collages, ces lieux où gît le sens tenu secret, le plus souvent inaccessible et dérobé.

Le poème se donne à lire ici comme le lieu d’une naissance et d’un surgissement, de la parole dans le silence de l’écriture. Le lien au langage est en effet souligné dès l’ouverture dans le dimètre ïambique (« This color speaks ») mis en relief par la ponctuation qui marque une pause. L’axe nodal de « Blue Collage » est la création : le texte s’articule autour de la thématique du surgissement et de la venue. Les prépositions qui jalonnent le poème attestent l’origine de l’œuvre et du sujet (« of », « from », « To »). Cette naissance s’accompagne d’un arrachement perceptible dans le choc des consonnes et d’une déchirure physique que le poète évoque à travers l’image du flux (« spill upon the canvas », un écho de « The yellow sun (...)/ Poured over the ocher wall » dans « Lines to a Young Painter »). Enfouie et contenue trop longtemps (« kept/To this day »), la couleur jaillit soudain et se répand avec profusion. De cette nécessité intérieure et de ce jaillissement naît alors l’œuvre, lieu d’une émergence et d’une révélation. « Blue Collage » est emblématique de l’écriture poétique d’Anne Ryan qui est arrachement et effusion.

Corps et création sont donc intimement liés comme dans « Lines to a Young Painter ». Le texte rappelle également « From A Spinster » par le choix des mots et l’emploi des images qui mettent en scène un corps prisonnier et pétrifié, un enfermement signalé par les réseaux sonores et les échos à l’intérieur même des mots (« enclosed », « caught », « captured », « cave », « Locked within », « kept »). Ces termes portent la matérialité dure de la pierre et du roc (la parole s’enracine dans la matière, le minéral, le végétal et dans les éléments) et, par les entrelacs phoniques, font se souder les signifiants « color » et « collage ». De même, l’occlusive au son dur et râpeux se heurte à la liquide dans « collage » et à la labiale contenue dans « blue », réunissant ainsi les trois mots clés du poème. Dans ces enchevêtrements sonores tramés autour de la consonne labiale, « Blue Collage » dit sa source dans l’autre langue, celle des origines que le poème fait revivre.

L’écriture d’Anne Ryan est une écriture-contact avec le corps de la mère (l’accumulation des monosyllabes au vers 6 « Touch, see, hear » rend compte de ce rapport). Elle fait signe vers une relation hors-langage, comme le corrobore la syntaxe restrictive « Blue not captured by the eyes/But felt ». L’image finale de l’eau et du jaillissement confirme le lien entre origine et création. L’écriture est bien l’acte d’une émergence et d’une dynamique, d’une poussée qui vient du dessous et le poème est la trace de ce surgissement.

En un mot, « Lines to a Young Painter » et « Blue Collage » résument ce qu’est la poésie pour Anne Ryan : une tension entre mouvement et fixation et un espace où se lit le désir. Elle est donc un tissu où se croisent différents fils tous reliés à un même objet et elle fonctionne comme le lieu d’un passage dont le mouvement s’apparente à celui de la navette sur le métier à tisser.

Notes
16.

Ce poème a été écrit en 1936 à un moment charnière dans la vie de l’auteur. En effet, cette année-là, découragée faute de ne pouvoir être publiée, elle décide de se tourner vers la peinture dans l’espoir de conquérir un autre public plus à même de l’entendre. « Lines to a Young Painter » a finalement été publié en 1944 dans le magazine Voices 119 (Autumn 1944) p. 27. Quelques modifications sont perceptibles entre la version publiée et le texte original (l’orthographe d’un mot, la ponctuation, la mise en forme, un vers a été ajouté dans le poème publié). Voir Annexes p. 18

17.

« ocher » est orthographié ainsi dans la version publiée. Dans le texte original il est écrit selon l’ortographe britannique, une influence du séjour de l’auteur en Europe. Cette tendance se retrouve dans d’autres textes écrits à cette époque.

18.

Le narrataire est un jeune peintre. Le titre rappelle Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke, une correspondance entre un jeune poète et son aîné. Les lettres sont un appel au maître, à sa voix et à sa main guidant celle de l’apprenti. Dans le texte d’origine Anne Ryan avait d’abord écrit « Poet », puis elle a biffé le substantif et l’a remplacé par « Painter », un indice mettant en lumière le passage du code linguistique au code iconique. Elle serait ce jeune peintre expérimentant une nouvelle forme d’écriture et s’interrogeant sur son propre travail de création

19.

Sur l’analogie entre l’acte de création du peintre et l’expérience mystique, voir chapitre IV, p. 167-168. Jacques Darriulat parle de la « sainteté de la vision » du peintre qui « exorcise le mauvais œil ». La peinture, écrit-il, « fait poindre sur le masque de la terreur la lumière d’un sourire ». Métaphores du Regard (Paris: Editions La Lagune, 1993) 12. A l’inverse, pour Lacan, le tableau est un « trompe-l’œil » et il n’y a pas d’œil bénéfique. L’œil est maléfique car il a partie liée avec le désir basé sur la castration. Le Séminaire Livre XI. Les Quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (Paris : Editions du Seuil, 1973) 108

20.

Comme Pénélope, l’auteur reprend sans cesse son ouvrage et ne fait jamais que recommencer, une manière de récuser toute idée de rupture.

21.

Dans son étude sur Francis Bacon, Gilles Deleuze évoque cette lutte et dit que le peintre « est déjà dans la toile » avant de commencer à peindre. Il « passe par la catastrophe, étreint le chaos, et essaie d’en sortir ». Francis Bacon. Logique de la sensation (Editions de la Différence : 1984) 65, 67.

22.

Comme l’écrit Didier Anzieu, « l’œuvre se construit contre le travail de la mort, contre les pulsions de mort toujours au travail en nous ». Le Corps de l’œuvre. Essais psychanalytiques sur le travail créateur (Paris: Editions Gallimard, 1981) 58.

23.

Ce vers n’apparaît pas dans le texte original. Rajouté dans cette version publiée, il renforce le caractère obsessionnel du discours poétique ne parvenant à dissimuler les fêlures et gouffres que la page écrite ou que la couleur cherchent en vain à recouvrir.

24.

S’interrogeant sur l’acte poétique, Pierre Fédida note que l’écriture « est si violemment physique que le subjectif est ce hors de soi – un corps projeté sur et en ce subjectile qu’est la feuille blanche. Celle-ci est à la fois surface corporelle, support – écran de projection et matière corporelle du subjet ». Voir L’Absence (Paris : Editions Gallimard, 1978) 34

25.

Une autre référence à Van Gogh apparaît dans « One Life, Raquel ! » où la couleur a pour fonction de souligner la violence du rapport passionnel : « The green here is like the green in the pictures of Van Gogh, twisting and writhing ». Anne Ryan Papers, p. 10

26.

Comme l’affirme Maurice Merleau-Ponty, « le propre du visible est d’avoir une doublure d’invisible au sens strict, qu’il rend présent comme une certaine absence ». L’Œil et l’Esprit (Paris : Gallimard, 1964) 85.

27.

Dans le poème d’origine « only » est encadré par une virgule et il est placé ainsi dans une position d’enchâssement, juste à la césure du vers

28.

Telle est aussi la définition que donne Michèle Montrelay de l’écriture, une opération qui consiste à « se tenir au joint des mots, là où leurs heurts, leurs brisures, leurs permutations déterminent, et eux seuls, la vérité de ce qui s’écrit ». L’Ombre et le Nom. Sur la Féminité. (Paris : Les Editions de Minuit, 1977) 10

29.

Max Loreau dit à propos du procédé de déplacement : « Transposer c’est déjà m’affirmer comme une force autonome, être moi, prendre place dans la faille qui, au-dedans du mot – du monde –, sépare la chose proprement désignée de la chose obliquement visée ». La Peinture à l’œuvre et l’énigme du corps (Paris : Gallimard, 1980) 28.

30.

Anne Ryan Papers

31.

« Blue Collage » semble être le seul poème de ce type. Plusieurs collages mêlent des fragments linguistiques à la matière picturale mais la plupart se composent uniquement de papier et de tissu.

32.

C’est aussi la couleur des vitraux ou de l’habit de la Vierge que décrit l’auteur dans les textes portant sur l’architecture des églises de Majorque. Elle note par exemple les différents tons de bleu à l’intérieur de l’église saint Bernard à Petra : « The pale, cold beams strike coldly upon the blues that are so predominant, the blue in the murals near the altar, the deep blue of the tiles, the blue medallions of the exquisite pulpit ». « San Bernardino », Anne Ryan Papers, p. 3.