CHAPITRE II : DANS LA TRAME ET DANS LES EFFILOCHURES DU TEXTE

Chez Anne Ryan, le travail d’écriture est fondé sur les notions de liens et d’enchevêtrement. Son origine est le manque et la perte d’un lieu mythique, à savoir l’unité. Le texte, constitué de strates et de percées, est l’espace privilégié du vide et du plein dont la métaphore est le tissage. Dans sa trame, il révèle son architecture, son organisation interne, sa structure de fils entrecroisés, les liens qui scellent les mots sur le papier. Cependant, dans le lieu du plein et de la dissimulation qui est le sien, se détectent aussi des nœuds, des points d’achoppement et des déchirures. Ce sont des fils et des effilochures qui transparaissent ici et là, bouleversent la cohésion interne et font éclater le sens.