L’obsession du plein

Pour pallier le manque et éloigner le spectre de la mort, toujours latent, le texte poétique déploie une constellation de signes destinés à couvrir le vide ou l’espace laissé vacant. Ces figures associées au plein tissent une texture lourde et épaisse qui contribue souvent à créer une impression de saturation.

Le tout

Cette impression se dégage de « Prayer to the Virgin of Chartes » 55 , un poème qui se caractérise par la prolifération des images et la densité de son réseau allitératif et assonantique. Comme le signale le titre, le texte est une prière adressée à la Vierge Marie et un hommage rendu à sa sainteté :

‘Lady :’ ‘If not one pilgrim’ ‘Set his foot within these porches where chiseled medalions (sic )’ ‘Are as fine as the bronze of the doors of Pisa –’ ‘Your throng of Saints,’ ‘Cut in their gazing postures would stand’ ‘’ ‘against’ ‘To center Thee within the dark within,’ ‘And, as I move, against the trancepts (sic ) rose.’ ‘’ ‘All is for Thee.’ ‘The restless arches rising into gray,’ ‘Great stone that moves like silk within the dusk,’ ‘And lake-pale windows above the royal door’ ‘Jewelled with the Tree of Jesse,’ ‘’ ‘and ’ ‘And lamps, in tableaux, ’ ‘lace-nets, and curly ’ ‘And embroidered velvets,’ ‘Change with the hour,’ ‘Swiftly.’ ‘’ ‘Before night descends’ ‘Listen to us :’ ‘We offer you wonder,’ ‘We salute your age,’ ‘And Chartes, your house.’ ‘Dark Virgin, enthroned in your crypt,’ ‘Take our steps as homage’ ‘And the way, receding, ’ ‘Not crossing again’ ‘As fealty. ’ ‘Oh when the wind of that poor hour comes, ’ ‘that’s ’ ‘Bleakly, with death,’ ‘Your abundance here,’ ‘Centered in flames of glass’ ‘Minute as flowers,’ ‘Will cancel darkness.’ ‘And will hold ’ ‘Without veering’ ‘All last sighs 56 ’ ‘’

Le poème est tout entier dédié à la Vierge. Elle en est l’enjeu et le nœud focal, ainsi que l’indique le dimètre au début de la deuxième strophe (« All is for Thee ») où l’écho interne entre « All » et « Thee » met en lumière l’infinité du pouvoir signifiant de Marie. Celle-ci est au centre de l’espace textuel émaillé d’une série de vocatifs dont la visée est de traduire un appel et une requête : « Listen to us », « Take our steps as homage ». Le vocatif d’ouverture suivi du double point (« Lady : ») place d’emblée le signifiant dans une position stratégique. Autour de lui gravitent un ensemble de mots, tel le pronom personnel « Thee » répété dans les deux premières strophes puis remplacé par « you », un glissement symptomatique du mouvement de rapprochement et d’éloignement sur lequel est fondé le poème. La troisième strophe où les pronoms « we » et « you » se répondent amorce une progression vers une profondeur et une intériorité, un lieu de plus en plus intime : la crypte de la cathédrale où trône une petite statue de Marie.

La Vierge est donc l’image du tout lié au principe d’unité et de centralité 57 . Le pronom « Thee » juxtaposé à « center » est enchâssé dans le vers 7 dans une figure en chiasme que souligne le texte original (« To center Thee within the dark within »). La notion de circularité, d’enveloppement, est renforcée par la préposition « within » (réunissant « with » et « in ») qui revient quatre fois sous la plume de l’auteur 58 . La même idée est reprise à la fin du poème à travers le sème de la fertilité (« Your abundance here,/ Centered in flames of glass ») et l’oxymore « flames of glass » alliant la froideur et l’incandescence. Le soleil dévorant qui traverse les vitraux et embrase l’espace est l’expression de cette force intérieure et de cette énergie qui émanent de Marie, à la fois figure divine et femme 59 .

Par sa présence et par la lumière, elle irradie une plénitude d’être et supprime ainsi le vide à l’intérieur d’un espace saturé de divin. A l’intérieur comme à l’extérieur de la cathédrale, son nom est répété et elle apparaît partout : à l’entrée de l’église, sur les vitraux, dans le chœur ou encore dans la crypte. Elle est de ce fait le point de convergence de tous les regards et sa présence imprègne le lieu sacré qu’elle habite et qui est le sien (« Your throng of saints », « your house », « your crypt »). Enfin, par sa puissance et son rayonnement, elle a le pouvoir de lever l’échéance de la mort (« will cancel darkness »), de rassembler et de recueillir tous les hommes : « will hold/Without veering/All last sighs ». Elle incarne la continuité, la fidélité et la voie du salut (« Without veering »). Le visiteur qui se promène à l’intérieur de l’édifice embrasse le tout d’un seul regard et sa vision participe ainsi à l’impression d’unité. Le poème se referme sur cette idée d’englobement.

La structure architecturale de l’édifice contribue également à l’unité. L’architecture ouvre un lieu autre et aide par la vue, par le sensible, à s’élever vers le spirituel, comme le soulignent les images d’élévation (« stand », « the trancepts rose », « rising », « windows above the royal door »). Un espace homogène et ordonné se donne à voir au visiteur au fur et à mesure qu’il progresse dans l’enceinte divine. Cette avancée s’accompagne d’un recul dans le temps : le texte fait allusion à l’époque des pèlerinages au Moyen-Age (« We salute your age ») où des foules immenses se rendaient à Chartres pour rendre hommage à la Vierge (« If not one pilgrim/Set his foot »). Le passé lointain et le présent se trouvent réunis ici dans le lieu saint que des milliers d’hommes ont pénétré et qui aujourd’hui encore est visité (« set his foot » fait écho à « as I move » et « our steps »). Le texte décrit l’acheminement vers l’édifice en suggérant le mouvement du corps du spectateur ainsi que le parcours de l’œil à la fois circulaire et ascendant. Parmi les éléments architecturaux sont évoqués les porches imposants avec l’ensemble des statues-colonnes (« throng of saints »), les roses des transepts, les arcs-boutants et les colonnes de pierre, les vitraux avec la verrière de l’Arbre de Jessé, les nombreux objets décoratifs et la crypte. La cathédrale tout entière se présente comme une œuvre d’art totale où architecture, sculpture, peinture, arts de la pierre et du verre contribuent à produire une impression de plénitude et d’opulence.

Ce sentiment est confirmé dans la deuxième strophe où sont accumulées des images liées à la lumière, aux couleurs, à l’éclat et à la brillance, mêlant des sensations visuelles et tactiles. Les substantifs pluriels prolifèrent et dominent dans des vers déroulant une syntaxe cumulative. Ils sont reliés entre eux par la conjonction « and » répétée et mise en relief par sa position liminaire. D’autres indices, comme les mots rajoutés de la main du poète attestent l’idée de profusion (« And lake-pale windows », « And lamps, and tableaux,/And embroidered lace-nets, and curly velvets »). Le rythme et les réseaux sonores renforcent cette impression d’abondance. Les enjambements aux vers 2, 3 et 4 donnent à lire une syntaxe fluide et expansive. Le rythme se double d’une épaisseur phonique grâce à la répétition de la sifflante créant des entrelacs sonores (« trancepts » (sic ), « restless arches », « stone that moves like silk within the dusk », « lace-nets »).

La mise en valeur du tissu phonique des mots s’intègre aux champs sémantiques de la pluralité et du mouvement que développe « Prayer to the Virgin of Chartes ». Autour du visiteur qui franchit le seuil de la cathédrale, tout est mouvement et brasillement, effervescence lumineuse (« restless »).

Les grands porches laissent voir des médaillons ciselés dont la finesse et la délicatesse rappellent le doigté du sculpteur Giambologna et son travail minutieux sur les porches en bronze de la cathédrale de Pise (« porches where chiseled medalions (sic )/Are as fine as the bronze of the doors of Pisa »). Le lieu se transforme en un espace tactile. Sous l’effet de la lumière, les longues colonnes de pierre et les arcs puissants qui soutiennent l’édifice perdent leur rigidité et se parent d’un habit dont l’aspect moiré leur donne la douceur de la soie (« Great stone that moves like silk »). Les rayons du soleil embrasent les vitraux et transforment les verrières en des essaims de joyaux, comme la verrière de l’Arbre de Jessé (« Jewelled with the Tree of Jesse »). Ils se posent sur les pierres et les font se mouvoir dans un vacillement incessant (« Change with the hour,/Swiftly »). Les lustres, les tableaux, les broderies, les dentelles et les velours s’ajoutent au décor grandiose et fluctuant 60 . L’espace s’anime et se métamorphose en permanence sous les effets de la lumière, comme le soulignent la préposition « into » (« The restless arches rising into gray »), la reprise homophonique « gray », « great » en position finale et initiale et la forme participiale (« rising »).

A l’idée de mouvement et d’énergie s’oppose la rigidité des statues .sculptées et figées à jamais dans la pierre, une opposition que corrobore la répétition du son /k/ : « Cut in their gazing postures », « the dark », « the dusk », « darkness ». La brillance et le scintillement du décor contrastent avec les images liées à l’obscurité. La Vierge que le poème célèbre n’est pas la figure de Marie telle qu’elle apparaît à l’entrée de l’église, dans le chœur ou sur les vitraux mais la sainte qui habite le lieu le plus retiré. Dans la crypte, le spectateur est peu à peu détourné du faste, de l’éclat et de la fulgurance. Le style devient plus elliptique : seul l’adjectif « dark » est employé pour décrire la Vierge (« Dark Virgin, enthroned in your crypt »). C’est là dans un espace confiné et intime que le fidèle adresse sa prière à Marie, une intimité que traduit également le passage du pronom « Thee » à « you » (« We offer you wonder,/We salute your age ».

L’obscurité figure le voile invisible qui recouvre la sainte, intouchable et insaisissable. Pourtant, le désir de s’approcher du divin est exprimé dès l’ouverture, dans la longue phrase hypothétique dans laquelle se lit la voix narrative inscrite au cœur du vers 8 (« And, as I move, against the trancepts rose ») de même que dans le jeu des pronoms « I » et « Thee ». Puis le pronom « I » est remplacé par « we » dans les strophes 3, 4 et 5 et tout un agencement sonore est mis en place, qui associe « we », expression d’une voix collective, à « Thee » et « we » à « with-in ». A l’intérieur de ce cadre phonique se dessine une relation trine et circulaire qui englobe « I », « we » et « Thee », l’homme et le divin.

Dans cette prière adressée à la Vierge, le poème dit la fragilité de l’existence humaine toujours menacée par la mort, une angoisse qui se lit dans la dernière strophe et en particulier dans la forme d’exclamation lyrique du premier vers : « Oh when the wind of that poor hour comes ». Il affirme par ailleurs la necessité de s’élever vers le spirituel, seul rempart contre le néant. Enfin, « Prayer to the Virgin of Chartes » est la trace d’une quête et d’un désir d’unité à travers Marie, figure emblématique du tout, du lien à l’autre et de la fusion, celle de la mère et de son fils, de la sainte et de la femme.

Le poème « Could We Awake » écrit à Paris en 1932 fait pendant à « Prayer to the Virgin of Chartes » car il sous-tend la recherche de centralité et s’articule autour des deux notions fondamentales que sont le désir et la mort. Il traduit dans sa structure et dans l’agencement syntaxique des vers le désir obsessionnel de rétablir l’unité :

‘Could we awake, the dark city one enters as a stranger’ ‘With its alleys leading to camera devices’ ‘And spirals of black in every street,’ ‘With its alphabet crooked and twisted into a thorn edge –’ ‘A city like Paris hiding in its center, walled’ ‘’ ‘from an avenue and under the trees’ ‘A criss-cross of tombs,’ ‘The day would stand passionate and beautiful still,’ ‘And the icy crimson and brass of evening’ ‘Might find in the hearts of all superb dolls –’ ‘And in the silent, distraught unhappy ones’ ‘The pure completed flame.’ ‘’

Comme « Prayer to the Virgin of Chartes », il signale l’absence et le manque par la modalisation et le cadrage hypothétique à l’ouverture (« Could we awake » auquel répond « The day would stand » dans la deuxième partie). Le poème présente un canevas de vers de longueur irrégulière insérés dans deux parties parfaitement délimitées (1-6 et 7-11).

La ville, Paris, est décrite comme une ville morte frappée d’obscurité (« dark city »). Les volutes de fumée noire qui s’élèvent partout dans les rues (« in every street ») évoquent des feux et confèrent au paysage une vision apocalyptique. Elles sont les seules traces attestant une présence humaine. La ville est placée sous le regard d’un étranger (« one enters as a stranger »). Aux yeux du visiteur qui l’observe, à la manière d’un photographe la saisissant sous tous ses angles (la première partie accumule des références spatiales et des impressions, comme « alleys leading to camera devices », « spirals of black », « crooked and twisted », « center »), elle est perçue comme un lieu désert et chaotique. En son centre, elle contient la mort, le vide cerné de toutes parts par un mur (« walled ») et dissimule ( « hiding in its center », « under the trees ») un enchevêtrement de tombes (« A criss-cross of tombs »). Le substantif « center » est placé en position stratégique au cœur du poème et il en figure d’ailleurs l’axe nodal car il est le lieu emblématique du secret (« under the trees ») , là où s’engouffrent les craintes et les obsessions. De surcroît, les sonorités tissent un réseau de mots réunissant « city », « center » et « criss-cross ». La ville est tout à la fois un carrefour, un point de ralliement et un lieu où se nouent et se défont des vies humaines. Le vers central mis en exergue à la fin du premier mouvement se double d’intensité par l’écho sonore (« criss-cross »). En outre, le mot composé peut être rapproché phoniquement de « crooked » et « twisted » suggérant l’idée de torsion et de déformation. Ils participent ainsi de la thématique de l’aliénation et de la coupure exprimée dans le vers initial. En effet, les liens entre les hommes sont rompus car le langage, garant de la survie humaine, ne parvient plus à sceller signifiant et signifié. Il a subi une déformation et une transformation (« With its alphabet crooked and twisted into a thorn edge ») et il est le reflet d’une société où règnent l’incompréhension et la dispersion, une sorte de confusion babélique. Enfin, l’image du buisson d’épines reliée à l’évocation de la croix (« cross ») n’est pas sans rappeler la souffrance du Christ sur la croix, comme le laisse entendre l’écho paronomastique « criss », « Christ » et « cross ». A l’image dominante de la mort et du chaos s’oppose l’ardeur du désir et la quête d’unité, un contraste mis en relief par le parallélisme syntaxique au vers 6 (« A criss-cross of tombs ») et le trimètre ïambique final (« The pure completed flame »). Le deuxième mouvement du poème multiplie les références à la notion de centralité et se caractérise par l’épaisseur de son tissu allitératif (« stand », « still », « icy », « crimson », « brass », « hearts », « silent »). L’éclat des couleurs (« icy crimson and brass of evening ») traduit la frénésie de la passion, l’énergie à trouver dans le cœur des femmes, fussent-elles prostituées (« superb dolls ») ou démentes (« distraught »), femmes à la dérive comme Marie de Magdala, la pécheresse, dépeinte dans « Magdalene », seules détentrices cependant du pouvoir de retrouver l’unité perdue 61 . L’adverbe « still » rejeté en fin de vers trahit un sentiment de nostalgie associé à la plénitude et à la pureté (l’adjectif « pure » est juxtaposé à « completed » dont la forme participiale marque un processus d’achèvement). Le vers final du poème signe donc l’unité retrouvée ou du moins l’illusion d’un bien-être à travers l’image du plein et de la fusion parfaite qu’incarne la femme, la Vierge, comme dans « Prayer to the Virgin of Chartes » ou la prostituée, comme dans ce poème.

Cependant, qu’elle soit spirituelle ou charnelle, cette vision de plénitude ne peut naître que de l’amour et du rapport étroit entre deux êtres.

Notes
55.

« Chartes » est écrit ainsi dans le texte original. Est-ce une simple erreur d’orthographe ? Toujours est-il que la lettre omise est la lettre /r/ et l’on peut penser ici à un jeu autour de « chart » et « charter » : les mots sous-tendent à la fois l’idée de contrat, de quelque chose qui se noue et le rapport à l’écriture (par son étymologie, « chart » renvoie au papier). D’autre part, la lettre /r/ est l’initiale du nom de l’auteur, une lettre mise en exergue dans plusieurs collages et reliée à la question fondamentale de l’identité.

56.

Anne Ryan Papers. Les italiques concernent les corrections et les rajouts de la main de l’auteur. Un mot (« within ») est biffé et la retouche est dactylographiée. Ce poème non publié à vraisemblablement été écrit en 1932 car au cours de l’été de cette année-là et avant de se rendre à Paris, l’auteur a visité la cathédrale de Chartres. Dans une lettre à sa fille, elle évoque également le livre de Henry Adams, Mont-Saint-Michel and Chartres : « Are you reading Henry Adams book “Mt. St. Michel ?” It is important ». (sic ) Petra, March 1932.

57.

La question de l’unité est centrale dans l’ouvrage d’Henry Adams et elle est également

développée dans The Education of Henry Adams

58.

L’on songe également au poème de Hopkins intitulé « The Blessed Virgin compared to the Air we Breathe » où est développée la métaphore du vêtement pour suggérer le lien et la protection ( la lettre /w/ participe de la thématique de l’entrelacs) : « I say that we are wound/With mercy round and round/As if with air : the same/Is Mary, more by name./She, wild web, wondrous robe,/Mantles the guilty globe »). Op. cit., p. 36.

59.

La dimension humaine de la Vierge, et notamment ses qualités maternelles, sont mises en lumière dans le poème de Hopkins, à l’ouverture (« Wild air, world-mothering air,/Nestling me everywhere ») et à la clôture (« World-mothering air, air wild,/Wound with thee, in thee isled,/Fold home, fast fold thy child »). Marie apparaît non seulement comme la mère du Christ mais aussi celle de tous les hommes. De son côté, Henry Adams s’attarde également sur le caractère humain de la Vierge en insistant sur sa féminité : « The Virgin of Chartres was the greatest of all queens, but the most womanly of women ». Mont-Saint-Michel and Chartres (Princeton: Princeton University Press, 1981) 73. Par ailleurs, dans le chapitre intitulé « The Dynamo and the Virgin (1900) » de The Education of Henry Adams, il revient sur cette question et présente la Vierge comme la figure par excellence de la féminité, de la fertilité mais aussi de la sensualité, une vision qu’il oppose au puritanisme des Américains. Il écrit : « The woman had once been supreme ; in France she still seemed potent, not merely as a sentiment, but as a force. Why was she unknown in America ? » (...) « ... anyone brought up among Puritans knew that sex was sin ». The Education of Henry Adams (Boston : Houghton Mifflin Company, 1973) 384.

60.

D’autres exemples montrent que l’auteur était particulièrement sensible au foisonnement et à l’éclat des couleurs dans les églises, comme celle de Petra de Majorque : « It is on coming into the church in Petra that a first grandeur is visible. Whole wall coverings of the native fuschia brocade, velvets and laces that are the accumulation of centuries their textures and shades changed with years ». « Petra de Mallorca », Anne Ryan Papers, p. 6-7. Il en est de même de l’église de Whippany aux Etats-Unis qu’elle dépeint avec une extrême précision : « Inside it is all treasure. The door is open, one step up into the vestibule hollow and wooden, with its two red Gothic chairs beneath two blue miniature windows ». (...) « The primary colors are accented. The effect is pure painting ». (...) « Inside the altar rail is a mass of color. Even the floor of the sanctuary has been given its coat of great squares, black and white – a bizarre simplicity. Four slim, square pillars reach up to make arches before the altar. They are completely covered with patterns in sharp blue, red, and green – all colors of the same vivid grade ». « Two Churches with Carvings », The Commonweal, November 4, 1931, p. 17

61.

Cette idée est développée dans «Petite Recreo », un texte sur des prostituées qui dansent le flamenco dans un café de Palma. Par exemple, l’auteur écrit : « They [the prostitutes] are the only solemn ones with dull eyes and calm, idle hands ». Le vocabulaire est centré sur le corps et le désir charnel. Anne Ryan Papers, p. 4.