Au-delà d'un titre aux allures journalistiques, ce texte s'inscrivait dans un travail de recherche et de réflexion que nous conduisions sur les pratiques de formation en entreprise, plus particulièrement sur ce que d'aucuns baptisaient alors "université d'entreprise". Ce texte analyse l'intérêt d'un grand groupe (Thomson) à posséder un outil de formation "intégré" et performant qui, sans vouloir se substituer à l'Université et à sa vocation "universaliste", s'intègre dans une logique de mondialisation et de développement. Il souligne en quoi une telle initiative vise à la fois à devenir un espace "de construction identitaire"51, d'entretien du "capital culturel" de l'organisation et d'augmentation "du niveau général des qualifications, tant sur le plan technique que managérial". Il montre aussi qu'un projet pédagogique de cette envergure est un outil de cohésion institutionnelle et de recherche de l'intérêt général toujours difficile à déterminer mais qui s'inscrit clairement dans une logique de suture. Il évoque déjà l'organisation qualifiante et les dimensions interculturelles de certaines activités.
Ce texte a été publié dans l'Année de la formation 1991, Paris, Païdeia, 1991, pp. 273-280.
Construction identaire et formation qui demeurent toujours une question centrale et font l'objet de nombreux travaux de recherche, voir à ce sujet : Formation et Dynamiques identitaires, Education permanente, n° 128, 1996-3.