Le campus Thomson est-il transposable à d’autres entreprises ? A toutes les entreprises ? Certainement pas. Bien qu’il fonctionne sans corps enseignant permanent, le campus n’en reste pas moins une structure lourde et financièrement difficile à gérer. Même si l’objectif ne se pose pas en termes de rentabilité mais en termes d’équilibre, la formation doit habiter 12 000 m2, 26 salles et 156 chambres... Les 110 000 personnes du groupe Thomson y suffiront sans doute, mais pour combien de temps ?
L’effet-mode s’atténuant, le campus trouvera à n’en pas douter un troisième souffle, d’autant que son cadre est favorable à la réflexion et à l’apprentissage. Reste qu’aujourd’hui il est à la taille des ambitions d’une entreprise mondiale et que seuls quelques géants peuvent se permettre ce "luxe relatif". Combien d’"universités d’entreprise", bâties à la va-vite, vont-elles voir le jour pour faire un "coup médiatique", une "opération de communication interne" et s’écrouler dès la mode passée. Un groupe tel que Thomson ou Accor a suffisamment de dimension pour entretenir et alimenter de tels centres de formation ; quant aux autres, des solutions plus adaptées existent peut-être déjà58, ou sont encore à imaginer.
Université, campus... appellations venues d’outre-Atlantique, d’une autre entreprise... Devait-on, même si le concept a pu séduire, en reprendre sans réflexion préalable la dénomination ? Confusion dans les esprits, survalorisation de la fonction formation, blason redoré d’une université souvent injustement décriée... difficile de se prononcer aujourd’hui. Sur le campus Thomson, car il s’agit bien d’un campus même s’il ne s’agit pas vraiment d’une université, personne n’est dupe de l’appellation. Ce qui importe, c’est la qualité de la prestation - formation et logistique sont intimement imbriquées - et de permettre à l’entreprise de remplir pleinement sa fonction formative.
Voir ci-après l’article intitulé "l’Odyssée formative" sur "Ulyce", université interne de la Lyonnaise de Banque.