Un multipartenariat pédagogique

En décembre 1988, l’université Lumière Lyon-II signait avec la Lyonnaise de Banque, partenaire de longue date, une convention de formation pour son personnel d’encadrement qui jetait les bases du dispositif pédagogique, ultérieurement appelé Ulyce. Cette opération originale à plusieurs titres est tout d’abord remarquable, voire exemplaire, par son caractère inter-institutionnel, par le partenariat et la complémentarité des acteurs qui en définirent les objectifs et le fonctionnement. Trois partenaires conçurent et mirent en place cette université interne : une banque, une université publique, une école supérieure de commerce61. Ce partenariat favorisa les échanges et les réflexions communes et permit, du fait du large éventail de compétences des établissements d’enseignement supérieur engagés dans le projet, de fournir au commanditaire à la fois une réponse appropriée et une garantie quant à la qualité des futures prestations.

La Lyonnaise de Banque fut créée il y a 125 ans par des familles d’industriels de la région de Lyon. Elle emploie aujourd’hui 4 200 personnes. Elle se caractérise par sa forte identité culturelle régionale et par son activité qui s’exerce essentiellement dans le grand Sud-Est. Depuis la fin des années 80, elle met en oeuvre une stratégie de développement en direction de l’Europe du Sud méditerranéenne. Banque généraliste, non spécialisée, elle fut nationalisée en 1982 et affiliée au groupe CIC (Crédit industriel et commercial). Son originalité se fonde sur une action forte en direction des PME-PMI, sur la mise en place de l’utilisation d’une direction scientifique chargée de juger de la faisabilité technologique des projets à financer, sur l’importance accordée au mécénat culturel et éducatif.

A ces caractéristiques s’ajoute celle d’une politique novatrice en matière de formation professionnelle qui est considérée comme un élément constitutif et incontournable de sa stratégie générale de développement. Comme la plupart des entreprises, mais avec des spécificités propres à son secteur d’activité, l’ensemble du secteur bancaire connaît d’importantes mutations dues à différents facteurs bien connus et qu’il suffit de mentionner pour mémoire : accroissement de la concurrence, multiplication des produits financiers, recours croissant aux mécanismes de marché dans l’offre de services, évolution du comportement financier des agents économiques. Plus que jamais, la clientèle met en compétition les banques sur leur aptitude à répondre, bien entendu à ses besoins et particulièrement à jouer un rôle de conseil, mais aussi sur la qualité de ses produits et la personnalisation de ses services. Dans quelques mois, cette compétition s’étendra à l’Europe entière.

Ce contexte, dans lequel les activités administratives diminuent, tandis que les activités commerciales et financières se développent, provoque une évolution profonde des métiers bancaires. Certains disparaissent, d’autres se transforment, de nouveaux enfin apparaissent. En tout état de cause, de nouvelles compétences sont recherchées et/ou attendues pour faire face aux défis actuels et à venir d’un secteur très concurrentiel.

Notes
61.

L’Ecole supérieure de commerce de Lyon (ESCL).