Un dispositif participatif

C’est dans ce contexte, et afin de produire et de susciter de nouvelles compétences, que la Lyonnaise de Banque décida de créer son université interne en direction de cadres moyens. Elle a sollicité pour ce faire l’université Lyon II. La commande fut transmise dans le cadre des relations "intuitu personae" de haut niveau. Elle exprimait la volonté d’anticiper l’évolution constante des métiers de la banque, d’accompagner aussi les choix stratégiques par une action de formation caractérisée par son montage et son suivi institutionnel, un public potentiel de 600 cadres, des contenus et des méthodes "sur mesure", des modalités d’élaboration.

Dès le mois de mai 1988, date de la première réunion du comité exécutif, il fut entendu que, de sa conception à sa réalisation et à son évaluation, le partenariat serait une des marques de cette action. Les objectifs, définis préalablement par la Lyonnaise de Banque et énoncés dès le premier contact, étaient les suivants :

• promouvoir un nouveau style de management,

• développer les capacités d’adaptation au changement,

• innover et renforcer son efficacité dans le travail au sein de l’organisation.

Le montage institutionnel était dès lors engagé. De mai à décembre, la réflexion pédagogique, la traduction des objectifs en contenus, leur sélection, leur organisation et leur structuration, bref l’élaboration approfondie du schéma directeur pédagogique s’est effectuée au sein de trois instances mixtes :

• une commission pédagogique, à géométrie variable selon l’ordre du jour, qui réunissait toujours un représentant au moins de chacun des partenaires et dont la tâche consistait à formaliser - au sens de mettre en forme - les indications stratégiques, de les traduire en contenus, de structurer ceux-ci en axes, en séquences, de suggérer des rythmes, des articulations pertinentes, etc. ;

• un comité exécutif, déjà mentionné, composé de cadres dirigeants de la Lyonnaise de Banque et des membres permanents de la commission. Il avait pour rôle de se prononcer sur la cohérence des propositions de la commission au regard des objectifs précités. Là également le partenariat fut fructueux. Il obligeait à entendre, à confronter, à tenir compte de points de vue, d’exigences d’ordres divers ;

• un comité de pilotage, où se réunissaient présidents et directeurs de la banque et des établissements d’enseignement supérieur, validait en dernière instance celles des propositions du comité exécutif qui lui paraissaient les plus adéquates à la situation de l’entreprise et à sa stratégie.

Il va sans dire que - outre ces lieux mixtes - au sein de chaque structure de formation, enseignants et formateurs nourrissaient la réflexion de ces trois structures par les contenus spécifiques qu’ils proposaient en réponse à une demande inévitablement vaste, dans sa première expression du moins, bref par l’innovation pédagogique dont ils faisaient preuve.

S’est ainsi constitué un dispositif de négociation, de suivi de la formation, en amont et pendant son déroulement : véritable vigie pédagogique permanente.

Longue chaîne de création, travail intensif, accompli sur une période fort brève. En quatre mois (10 mai-10 septembre), le système de formation, son programme, ses rythmes, ses méthodes furent élaborés, fixés. Ulyce était né, prêt à accueillir dès les premiers jours de décembre ses deux premiers groupes tests, pour neuf semaines de formation.