DEUXIEME PARTIE
CONTRADICTIONS "THEORIE-PRATIQUE" AU COEUR DE LA FORMATION CONTINUE UNIVERSITAIRE

Cette deuxième partie présente deux séries de travaux. La première aborde la question des approches "qualité" en formation tant d'un point de vue méthodologique que d'un point de vue critique. Cette première série de travaux, cumulatifs et quelquefois redondants, sont le résultat d'une réflexion construite en parallèle d'une investigation de terrain. La seconde s'intéresse à la place des services communs de formation continue au sein des universités et à leur capacité/possibilité de développement. Elle interroge aussi l'application et les effets de textes réglementaires (décret de 1985 et loi de 1992 sur la validation des acquis) dont la mise en oeuvre incombe à ces services communs et qui, à terme, pourraient entraîner des modifications significatives sur l'esprit, la conception et l'organisation de la formation continue dans l'enseignement supérieur.

Dans ces travaux se repère le même mouvement apparent de rapprochement, de suture entre des univers et des conceptions autrefois étrangers. La démarche qualité par exemple, en toute première analyse, n'est-elle pas une tentative de réduire la césure entre "client" et "fournisseur", de mettre en correspondance "offre" et "demande" considérés par d'aucuns comme très éloignées. Mais n'est-elle pas aussi, lorsqu'elle est mise en place sans débat et sans analyse, un outil de taylorisation des "cols blancs", d'éclatement et de normalisation du travail intellectuel ? La qualité apparaît donc comme un ensemble de procédures qui vise à la fois à redonner de la cohérence et de l'unité, en matière d'ingénierie par exemple, mais aussi comme un élément de rupture si elle dégrade les conditions de travail des acteurs de la formation.

Quant à nos travaux sur la place de la formation permanente dans l'enseignement supérieur, ils se situent aussi dans le cadre de la tension qui positionne la formation à l'interface d'univers aux préoccupations et aux priorités différentes et quelquefois contradictoires. Ils positionnent les services communs de formation continue des universités en situation d'interface visant à la fois, dans une logique pluridisciplinaire, à associer les composantes et à rapprocher l'Université du monde professionnel.

Enfin, toujours dans cette dynamique associatrice souhaitable, prend place la validation des acquis dont l'enjeu majeur est d'ouvrir les portes de la "deuxième chance" et de réconcilier l'individu, les savoirs de l'expérience et l'université.