Les actions à lancer sont de natures différentes. La première est la conséquence des principes de la démarche qui fait des acteurs les principaux vecteurs de la qualité. Elle vise à développer, à terme, un ambitieux plan de formation dont la finalité est de professionnaliser et de qualifier encore plus les acteurs puisque la qualité est, par hypothèse, la résultante de leur qualification et de leur implication dans le système. Ce plan concerne plus particulièrement les acteurs impliqués directement dans les dispositifs de formation : coordinateurs, formateurs, gestionnaires de filières.
Le deuxième type d'action tend à modifier l'organisation en faisant porter l'effort sur la mise en place de lieux et de temps de communication et de concertation. Le troisième consiste à concevoir des outils communs à tous les acteurs comme un "guide d'entretien de recrutement, un tableau de bord (...) de conduite et de gestion des filières (...), des grilles d'évaluation (...), des procédures de suivi, etc."286.
Cette étude, comme tout travail d'audit, a mis en relief davantage les aspects négatifs de l'activité du centre d'éducation permanente, mais il convient de les dépasser et d'en tirer toutes les leçons possibles pour conduire les actions futures. Il n'était pas dans nos objectifs d'attirer l'attention sur ce que le CEP maîtrise bien, mais de rendre lisible les pratiques non satisfaisantes du point de vue de la qualité tant pour améliorer le travail des acteurs que le service "public" rendu aux usagers. C'est ce à quoi, mais pas toujours aussi vite que nous le souhaitions, nous nous employons.
Quant aux éléments que nous semblons aujourd'hui maîtriser, loin de nous en satisfaire, nous entendons nous appuyer sur ceux-ci pour en améliorer encore la qualité. Ils sont, pour nous, autant de points d'ancrage de la qualité à venir de notre activité, et non des acquis permanents et inaltérables. Ainsi, nous entendons conduire notre démarche tant à partir de ce qui pêche que de ce qui est satisfaisant.
A plus long terme, les résultats souhaités de ce travail seraient de mettre en place des conduites d'amélioration anticipatrices et autorégulées par les acteurs eux-mêmes, de forger librement un esprit qualité reposant sur la conscience de tous et toutes. Il est donc sous-tendu par un ensemble de valeurs et fondé sur l'hypothèse que la compétence et la conscience des acteurs est le premier facteur de qualité et qu'il est plus profitable pour le système de former et de faire confiance aux individus que de céder à la tentation procédurale, vite bureaucratique.
Ibid., p. 68.