Conclusion

Si le CEP participe d'une double culture, celle de l'Université de par son attachement à la dimension critique et au service public, et celle de l'entreprise de par son inscription sur le marché, il ne renonce pas pour autant à construire une identité qui lui soit propre et reconnue.

Espace où se construit une "troisième" culture dont l'identité, faite apparemment d'éléments disparates et hétérogènes, est riche de potentiel et de dynamique de par sa dimension bi-culturelle.

Identité faite de réalités complexes et de contradictions qu'il s'agit de gérer mais qui confère à cette structure des possibilités d'adaptation et de réponses aux incitations extérieures nécessaires à son activité.

Certes, l'histoire du CEP est marquée par des phases qui tantôt le rapprochent d'un pôle, tantôt de l'autre. Double attirance, double système de contraintes dans lequel sa position de charnière le maintient et qui font de lui un espace privilégié de rencontres et de débats entre deux mondes aux fonctionnements, aux idéologies et aux valeurs propres.

La posture particulière du CEP, au-delà de la grande richesse qu'elle produit, constitue un avantage concurrentiel en ce qu'elle permet aux entreprises utilisatrices du CEP de collaborer avec une structure universitaire où s'associent le savoir critique et la production de compétences : structure de formation professionnelle, dégagée du seul intérêt mercantile mais inscrite dans le monde économique.

Néanmoins, le positionnement et les pratiques interculturels du centre d'éducation permanente de l'université Paris X ne se limitent pas à ses rapports avec l'entreprise et l'Université, même si ce sont ceux-là que nous avons soulignés aujourd'hui.

Il entretient des liens de façon plus diffuse, mais tout aussi riches d'apprentissages et d'échanges, avec d'autres secteurs ou d'autres cultures dans le cadre de son activité internationale en direction de responsables du développement en Afrique francophone ou dans le champ de l'économie sociale.

Ainsi pour le CEP, l'approche interculturelle se "définit moins comme un champ comparatif, où il s'agirait de mettre en regard deux objets, que comme un champ interactif où l'on interroge et où l'on développe, en construisant un système identitaire spécifique, les relations qui s'instaurent entre groupes culturellement identifiés"337.

Notes
337.

D'après Ladmiral, J.-R. et Lipiansky E.-M., op. cit., p. 10.