Des questions demeurent

Pour conclure cette trop rapide contribution introductive, qui ne relève que quelques problèmes relatifs aux NTE, nous souhaitons soulever certaines questions que nous n'avons pas pu aborder. La première consiste à refuser de considérer les NTE comme un remède à toutes les difficultés d'apprentissage, comme la panacée anti-échec scolaire. Il convient donc de ne pas se laisser entraîner dans une "pensée magique" qui éviterait de se poser les vraies questions sur le pourquoi de l'accès difficile de certains aux savoirs en s'imaginant qu'un nouveau "comment" va résoudre cette difficulté. La deuxième vise à conserver en mémoire que nous sommes dans une époque "d'immaturité technologique"436 et que les NTE s'useront peut-être aussi vite que d'autres outils, qu'elles ne seront, elles aussi, qu'une révolution pédagogique tant annoncée, et une fois de plus morte-née. La troisième, c'est que, quoi qu'il en soit, le multimédia doit s'adapter aux apprenants, et non les apprenants au multimédia du fait d'une volonté pédagogique extérieure et organisatrice et que le "tout technologique" n'est pas sans danger. La quatrième renvoie à des questions sociétales et aux intentions éducatives : à quelles fins et pour produire quel type de citoyen-apprenant a-t-on recours aux NTE ? Une telle question implique d'interroger la conception et la forme même des nouveaux outils car jamais la technologie ne fut neutre et produite en dehors de tout contexte et de toute idéologie. La dernière, c'est que, malgré les NTE, demeure entier le mystère du comment et du pourquoi on apprend.

Notes
436.

J'emprunte cette expression à Claire Bélisle et Monique Linard dans leur article : Quelles nouvelles compétences des acteurs de la formation dans le contexte des "TIC" ? publié in Education permanente, n° 127, 1996-2.