La mesure des effets

C'est donc une mesure des effets de cette formation expérimentale sur la "professionnalisation" des stagiaires que le CNFPT a confiée à l'INFREP.

L'étude réalisée ne fut pas conçue et ne doit pas être considérée comme un simple et banal travail d'évaluation ayant pour objectif de mesurer les écarts entre le référent et le référé.

Elle ne visait donc pas à apprécier la qualité des contenus et des intervenants, ni à questionner le bien-fondé du projet et la nature de son déroulement.

En d'autres termes, sa finalité n'était pas d'étudier le respect ou non du cahier des charges, ni sur le plan pédagogique, ni sur le plan organisationnel, financier et politique.

Son ambition était tout autre. Cette étude se voulait un essai de mesure de la plus grande professionnalisation, voire du plus haut degré de professionnalisme, acquise par les stagiaires, du fait de la formation, tant de leur point de vue que de celui de leur entourage professionnel de proximité. Nous entendrons ici par professionnalisation, l’ensemble des capacités professionnelles réellement mises en oeuvre en situations de travail : capacités acquises, développées, réorganisées, reconstruites dans et autour du processus formatif.

Il s'agissait de mesurer les effets de la formation en constatant ou non la mise en oeuvre et/ou le développement d'activités professionnelles relevant du champ de compétences des fonctionnaires territoriaux dans les services transport.

Le recueil et la prise d'informations se sont déroulés dans les six mois qui ont suivi la fin de la formation afin de constater les premiers effets repérables, les premières modifications dans les systèmes d'activité. Il est évident que ces premiers effets ne peuvent être considérés comme définitifs, consolidés. Ils constituent seulement une première mesure, réutilisable dans d'éventuels travaux ultérieurs. Les constatations faites ne valent donc que pour une période déterminée, un instant "T" et ne laissent que partiellement préjuger d'effets à plus long terme en matière de qualification, de compétences, de professionnalisation.

Elles indiquent néanmoins, selon nous, des grandes tendances, des orientations, un sens des évolutions encore à venir. Une seconde phase d'étude permettra de constater des constantes, des disparitions, des affirmations, des renforcements et des manifestations nouvelles d'effets liés au cursus, à l'appropriation des concepts, à la mise à l'épreuve des savoir-faire.

Cette étude et ses résultats sont également fondés sur une campagne d'entretiens individuels avec les stagiaires sur leur lieu de travail. Lors de ces déplacements étaient interviewés et enregistrés aussi les responsables des services transport, lorsque le stagiaire n'en assumait pas lui-même la responsabilité, ainsi que les élus locaux, "responsables politiques" chargés des transports dans la collectivité concernée.

L'échantillon devait être constitué de l'ensemble des stagiaires métropolitains, de leurs responsables et de leurs élus. Pour des raisons de calendrier et de délais de remise des conclusions, certains stagiaires n'ont pas été interviewés.

Néanmoins, l’échantillon représentait environ 80 % des stagiaires et 60 % des responsables techniques ou politiques. Suite à ce recueil de l'information, mené sur tout le territoire, un travail systématique de réécoute, de décryptage et d'analyse de contenu a été mené afin de faire émerger des effets/formation revendiqués et/ou constatés par les stagiaires et leur environnement. Précisons qu'entre les stagiaires existait une très grande disparité en matière de formation initiale, en matière d’expérience professionnelle - certains ne furent affectés au service transport qu'à l'issue de la formation - et en matière de statut. Les effets mesurés ne sont donc pas identiques chez tous les acteurs, une étude de détail ferait apparaître des nuances sensibles. Mais des lignes de forces se dégagent, et si des particularités s'affirment du fait de cette pondération, une cohérence générale se repère.