Ce texte poursuit une réflexion et une recherche sur les effets en formation. Il vise à démontrer que le tutorat produit de nombreux effets, tant sur l'apprenant - mais qui en aurait douté ? - que sur le tuteur lui-même et sur son environnement de travail. Il fait l'hypothèse en particulier qu'il "modifie l'image" de ceux qui assument ce rôle et qu'ainsi cette fonction participe d'un travail de modification identitaire. Il postule enfin, en se référant à des travaux de recherches conduits en formation initiale, que l'exercice du tutorat est très profitable à l'acquisition de connaissances pour le tuteur lui-même. S'inscrivant dans le cadre de la défense de la thèse : la formation entre rupture et suture, il montre que la pratique du tutorat est une occasion d'association entre l'activité éducative et les activités de production et entre les acteurs qui la portent. De plus, l'exercice du tutorat renforce la cohésion et le savoir des individus qui y sont impliqués dans le cadre d'une réciprocité éducative.
Après avoir rappelé le rôle et les missions du tuteur dans le cadre d'une brève définition, nous décrirons les effets que le tutorat peut produire, tant sur l'apprenant, que sur le tuteur lui-même, et l'organisation dans laquelle il exerce.
Paru dans Flash formation continue, n° 444, 1er mai 1997, pp. 13-16, cet article est la continuité de textes sur les tuteurs publiés dans la revue Eduction et Société, n° 4, 1983 et dans les Cahiers pédagogiques, n° 260, 1988.