Nous avons essayé de montrer dans cette contribution quels étaient les effets potentiels du tutorat, tant sur les individus que sur les organisations. Le constat s'impose de lui-même : ses effets sont multiples et très largement positifs puisque que le tutorat favorise, entre autres choses, l'évolution des organisations, les acquisitions des apprenants, la "renarcissisation" et la métacognition des tuteurs. L'alternance de ce point de vue est donc riche de potentiel, d'autant que le tutorat n'est pas sans effet sur les formateurs eux-mêmes qui, dans la confrontation avec les tuteurs, acteurs du travail réel, sont amenés à repenser leur relation à la transmision des savoirs, à modifier peut-être certaines de leurs représentations et à transformer leurs approches et leurs pratiques pédagogiques.
Signalons encore que, de fait, le tutorat est un acte de "réciprocité éducative" dans lequel l'apprenant et le tuteur échangent des savoirs460 dans le cadre d'une transaction cognitive forte, réciproque et souvent riche. Ainsi si la pratique du tutorat réaffirme ce que Coménius461 au XVIIe siècle déclarait déjà : "Qui enseigne aux autres s'instruit lui-même", elle permet aussi de faire apparaître qu'à sa manière l'apprenant exerce informellement et implicitement des formes "sauvages" de tutorat sur celui qui l'accompagne.
A Strasbourg, grâce au Centre-ressources, les apprenants avaient pu, dans un premier temps, se familiariser avec la micro-informatique et un logiciel de traitement de textes, puis dans un deuxième, initier les tuteurs néophites à ces outils.
Cité par de nombreux auteurs.