Savoir et rapport au savoir

Lire les affinités électives

Avant d'évoquer l'étape suivante de mon cheminement, la préparation de mon départ et la fin de ma collaboration à l'INFREP furent l'occasion de faire la connaissance de trois personnes qui eurent une influence sur mon activité ultérieure : Monique Léonhardt qui dirigeait, à l'époque, le service commun de la formation continue de l'université Lumière Lyon II, Jean-François Pin et Michel Lamaury qui, alors, oeuvraient à la délégation à la recherche et au développement du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Ces rencontres, sur lesquelles je reviendrai, me conduisirent à mener des activités, une fois encore, aussi intéressantes que variées. En ce qui concerne la rencontre avec J.-F. Pin et M. Lamaury, elle m'évita de rompre le fil rouge de mon activité professionnelle, celle qui s'exerce en direction de ceux et celles qui sont les plus en difficultés face aux savoirs de base. Intérêt permanent pour ces publics, de l'AEE au CEP (Paris X) en passant par les CLD de l'INFREP, même si, au travail pédagogique et organisationnel, s'est, au cours des années, substitué celui de chercheur et de conseil.

Ces rencontres, comme d'autres précédemment évoquées, sont intimement liées aux éléments qui me permirent et me permettent encore de me construire et de m'affirmer professionnellement. Rencontres fortuites, certes, à l'origine, mais qui, à terme, prennent tout leur sens. Ce qui me laisse penser qu'un parcours intellectuel et social comme le mien, même s'il est pour une large part, encore une fois sans trop se leurrer, fait de choix de valeurs et d'engagement dans l'action, est aussi le résultat de concours de circonstances sans lesquelles, il aurait été, à n'en point douter, autre et que mon seul talent fut peut-être de combiner, au sens de réaliser des combinatoires, et d'articuler les champs du possible que mes valeurs, mes choix et ces rencontres rendaient possibles. Intérêt intellectuel, conjugaison des savoirs et rencontres fortuites dont la littérature classique a de nombreuses fois dépeint les effets et la magie. Histoire de vie à l'écoute de quelques grands textes comme les Affinités électives de Goethe et qu'une phrase célèbre de Charles Fourier, souvent utilisée par André Breton, illustrent parfaitement : "Les attractions sont proportionnelles aux destinées."