Comment poser la question de l'identité?

Que se passe-t-il pour le sujet? C'est principalement la théorie psychanalytique qui nous donne une première piste pour aborder cette question. L'importance du passé, la question des origines, sont fondamentales pour pouvoir "être". Le passé, les origines, sont constitutifs du lien social préalable à toute vie, à toute pensée, à toute créativité, à toute identité‘ . "Nul ne peut prendre sa place dans la culture si on ne lui a pas parlé de son passé, même si celui-ci est perdu...s'il ne peut faire le deuil d'un passé perdu, le sujet ne sait pas d'où il vient."(HERFRAY, 1993, p. 53). L'identité s'articule sur l'explication de la filiation, sur l'inscription dans une généalogie reconnue et assumée, qui est à la fois énonciation de la loi symbolique de non confusion des générations, interdit de l'inceste, et inscription du sujet dans un passé, condition de son inscription dans le présent, et de projection dans un avenir possible. La question des origines est une des questions fondamentales pour pouvoir ETRE et DEVENIR parmi les autres. L'inscription du sujet dans le temps, permet un repérage qui va encadrer la problématique identificatoire du sujet. ‘ "L'accès à une historicité est un facteur essentiel dans le processus identificatoire; elle est indispensable pour que le Je atteigne le seuil d'autonomie exigé par son fonctionnement."(AULAGNIER 1975, p. 189). C'est la condition pour que le "Je" accède à la temporalité et "se conjugue dans le futur" (id.). La généalogie est l'ancrage de l'identité. Connaître quelque chose de nos origines, acquérir un savoir sur les identifications premières qui ont présidé à nos premiers pas, puis sur les identifications secondaires que nous avons choisies pour construire notre identité, sont des conditions de base nécessaires pour nouer un contrat narcissique avec le contexte, et pour pouvoir établir un projet identificatoire tourné vers le futur.

Un "savoir sur les origines" est toujours une reconstruction dans l'après-coup.