2- Les lois scolaires. Emergence d'une idéologie universaliste et unificatrice.

Jules SIMON en 1871, avec l'avènement de la Troisième République et du parti Républicain, relance le débat de l'instruction publique 37 . Mais ce n'est qu'en 1879, sous l'impulsion d'hommes comme Jules FERRY, Paul BERT, Ferdinand BUISSON, que sont promulguées les lois qui instaureront l'enseignement dans l'esprit démocratique et les principes essentiels de notre législation scolaire actuelle. Sont ainsi instituées, la gratuité (16 juin 1881), la neutralité confessionnelle, donc laïcité de l'enseignement public (28 mars 1882), l'obligation pour les enfants des deux sexes âgés de 6 à 13 ans (28 mars 1882). Ce sont les lois connues sous le nom de lois de Jules FERRY 38 .

S'assortissant à l'obligation scolaire, une loi limite l'embauche des enfants à l'âge minimum de treize ans. Il faudra cependant de nombreuses grèves, très dures et réprimées très violemment, pour que le patronat accepte de réduire le temps de travail, et en priorité celui des enfants, condition indispensable pour que les lois scolaires puissent être appliquées.

Ainsi, les lois de la Troisième République qui instaurent l'obligation scolaire ont permis, non sans mal, de mettre fin à l'exploitation des enfants.L'enfant acquiert le statut d'écolier . Promotion sociale qui s'assortit d'une nouvelle source de difficultés, de tensions.

Notes
37.

Au Journal Officiel du 13 avril 1871, le "délégué à l'instruction communale du XVII ème arrondissement RAMA", adresse un Manifeste aux instituteurs et institutrices du XVII ème arrondissement. Y est préconisée une méthode expérimentale ou scientifique pour l'enseignement, "celle qui part toujours de l'observation des faits quelle qu'en soit la nature: physiques, moraux, intellectuels".

38.

Cette obligation sera prolongée jusqu'à 14 ans par la loi du 9 août 1936, puis jusqu'à 16 ans en 1967, par ordonnance et décret du 6 janvier 1959 et du 14 juin 1962.