4-2-1- Mesure, catégorisation. "Des vitesses de développement différentes".

En 1905, pour la première fois, les notions d'âge mental et d'échelle d'intelligence apparaissent. On évoque des "zones" correspondant à la nosographie de Esquirol: idiot, imbécile...En 1908, BINET procède à une tentative d’étalonnage par âge, et calcule l’âge mental à un an près (l’approximation passera à deux mois près, en 1911). Alfred BINET a fondé la psychologie scientifique en France, et créé la méthode des tests de niveau intellectuel par l'échelle BINET-SIMON ou "échelle métrique de l'intelligence".

Dans une conception linéaire et continue du progrès, une question se pose avec insistance aux pédagogues: "Peut-on mélanger dans la même classe des enfants dont la vitesse d'acquisition n'est pas la même?". L'idée de mesurer leur vitesse d'acquisition et de les classer en différents niveaux, s'impose alors. Une stratégie s'instaure dans l'école afin de dépister et de diagnostiquer, les enfants arriérés mentaux:

  • l'élève en difficulté est soumis à des tests;
  • on constate son retard éventuel par rapport aux autres enfants;
  • s'il est catégorisé comme "anormal" ou "arriéré", la question se pose de la réponse à donner de la part de l'école.

L'école en vient à penser, qu'un cadre spécifique et adapté aux difficultés et aux besoins de cet enfant, s'impose. On dénombrera, on classera, on catégorisera les enfants qui ne s'accordent pas au système universaliste de l'école, les élèves qui ne vérifient pas l'équation "enfant égal élève”. Un long processus de sélection, tri, catégorisation et exclusion de certains élèves du cursus scolaire "normal" est enclenché...