5-1-2- L'enfant: "un objet à connaître" par la psychologie.

Les outils privilégiés de la nouvelle psychologie scientifique, deviennent l'instrumentation requise par une école confrontée à l'échec scolaire. Les bases de la psychologie moderne sont jetées. On lui demande de diagnostiquer, et de prédire, la réussite ou l'échec des élèves. On pensera, vers le fin de la période considérée ici, que les travaux de Jean PIAGET, lesquels mettent en évidence les stades du développement intellectuel, ceux de Henri WALLON 48 , décrivant un développement plus global, émotionnel et relationnel de l'enfant, se conjuguant à ceux de BINET sur la mesure de l'intelligence, pourraient être des repères "objectifs" dans la connaissance de l'enfant.

Sigmund FREUD "invente" la psychanalyse. Ses écrits seront traduits et connus en France à partir des années 1920. Ils feront s'interroger sur le mode d'approche des relations humaines, et la pédagogie se sentira peu à peu interpellée. FREUD fait de la petite enfance la clef du destin de la personne en affinant le rôle central du "complexe d'Oedipe". Il remet en question les limites entre la normalité et la pathologie. ‘ "...les névroses forment dans leurs diverses manifestations une chaîne ininterrompue qui va de la maladie à la santé" ’, affirme-t-il en 1924, (p. 61).Une des conséquences capitale en ce qui concerne la compréhension de la difficulté de l'enfant, est le questionnement que cette difficulté suscite. Est-ce un symptôme? Le fonctionnement psychique de cet enfant relève-t-il d'un état pathologique? Qu'est-ce que la pathologie? Si la difficulté de l'élève peut être une inhibition ou un symptôme, toute la conception de l'aide à lui apporter, devrait s'en trouver radicalement transformée.

Notes
48.

C'est en 1947 que Jean PIAGET publie Le langage et la pensée chez l'enfant: études sur la logique de l'enfant, alors qu'Henri WALLON avait fait paraître L'évolution psychologique de l'enfant, en 1941.